mercredi 26 septembre 2012

Liberté d'expression?

Café syndical avec le SNJ

Elle s'use si on ne s'en sert pas. Si on ne l'utilise pas pour blâmer, l'éloge n'est plus flatteur. La Liberté de la presse n'a jamais été autant d'actualité à La Réunion. Peut-on écrire ce que l'on veut sur un élu? Peut-on chasser un journaliste à coups de poings d'une conférence de presse? Qu'y a-t-il dans cette fameuse loi du 29 juillet 1881 qui l'organise? Tout, tout, vous saurez tout sur la Liberté de la presse en participant au café syndical* du vendredi 12 octobre de 18 à 20 heures aux Pot'irons à Saint-Denis.
(Possibilité sur demande à l'avance d'avoir une garde pour les enfants sur place, tél. 06 92 01 52 99)

* La participation est libre, chacun paye sa consommation.

dimanche 23 septembre 2012

Pour maître Creissen, un journaliste ne peut pas secourir une personne agressée.

Vendredi le SNJ Réunion - Océan Indien écrivait à la bâtonnière pour lui faire part de "sa plus grande surprise face à l'absence de réaction" d'une personne exerçant "une profession attachée à défendre les droits des justiciables", en l'occurrence maître Philippe Creissen, avocat du député-maire de Saint-Leu, et présent à ses côtés lors de l'agression de nos confrères samedi 15 septembre. L'intéressé n'a pas tardé à réagir… Entre minimisation sinon exonération des faits, rejet d'une responsabilité pourtant prise -et enregistrée (Cf. vidéo)- du député-maire, sa réponse ne manque pas d'intérêt.

1) Il n'y a jamais eu d'agression

Pour maître Creissen, il n'y a pas eu d'agression mais une "bousculade", simple "désordre d'une foule" selon la définition. Malheureusement, les vidéos et photos sont là pour témoigner des appels -insistants- du député-maire de Saint-Leu à sortir les journalistes du JIR, de l'intention d'agir des intéressés et de la violence de leur action, inexcusable sur un représentant de la presse, libre en démocratie.

2) Une simple expression militante

La "bousculade" serait intervenue entre un journaliste et "un" (seul) sympathisant de l'homme politique, "qui s'exprimait". Que dirait-il si les journalistes décidaient demain de troquer leurs éditos par ce mode d'expression ? Il est permis de douter que maître Creissen maintienne alors son interprétation…

3) Citoyen ou journaliste, il faut choisir !

Lorsqu'Edouard Marchal s'interpose entre les militants du député-maire de Saint-Leu et Maïmouna Camara, il "n'était plus un journaliste à cet instant". Journaliste ou citoyen, il faudrait donc choisir son camp..! Visiblement, maître Creissen souhaite passer un message aux journalistes : soyez sages à nos conférences de presse... Sinon, on vous sort et on ne peut pas vous protéger….

4) Cherchez ailleurs

Maître Creissen doit tout de même savoir qu'il va un peu (trop) loin, puisque dans une tentative pour minimiser les faits il croit pertinent de faire état "d'une ITT d'une journée" - notre confrère a, en fait, eu 3 jours d'ITT. Ce serait aussi oublier un peu vite les intimidations, l'injonction faite aux journaliste du JIR -dans un lieu public- de sortir, bref d'avoir porter atteinte à la liberté de la presse, fondement de toute démocratie. Philippe Creissen croit aussi bon de mentionner la proximité des forces de l'ordre "à quelques mètres de votre collègue", oubliant qu'elles étaient à l'extérieur de la tente quand lui-même avait un point de vue privilégié sur l'agression en même temps qu'il avait l'oreille du député-maire de Saint-Leu, et qu'il lui aurait été facile de faire cesser toute action sur une simple injonction.

5) Complot de la presse

Décidément à la recherche de tous les arguments possibles, l'avocat Philippe Creissen termine sa missive par une critique des forums Internet et accuse le SNJ ("vous") de retirer "chaque jour, les profits publicitaires qui accompagnent la consultation des sites par le public", attribuant curieusement au syndicat la propriété des titres de presse réunionnais. Heureusement nos confrères, eux, savent à quoi s'en tenir.

Pour finir, dans une tonalité à l'image de l'ensemble de son courrier, l'avocat affirme rester "à votre disposition pour débattre de la manière dont vous exercez votre liberté qui n'est pas sans limite". A l'avocat qui parle de "limite" à la liberté de la presse, notre syndicat se contentera d'un rappel de la loi, en l'occurrence l'article 431-1 du code pénal qui dispose que "le fait d'entraver, d'une manière concertée et à l'aide de coups, violences, voies de fait, destructions ou dégradations au sens du présent code, l'exercice d'une des libertés visées à l'alinéa précédent [l'exercice de la liberté d'expression, du travail, d'association, de réunion ou de manifestation] est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende".

Maître Creissen formule ensuite une demande : "donner à ma réponse une publicité équivalente à celle que vous donnez à votre lettre en sollicitant Madame le bâtonnier". Voilà chose faite !









Le bureau du SNJ

vendredi 21 septembre 2012

Le SNJ interpelle le Modem, l'Assemblée nationale et le barreau de Saint-Denis


Suite aux agressions subies par plusieurs journalistes de la part de l'entourage du député-maire de Saint-Leu, samedi 15 septembre dernier, la section Réunion du Syndicat National des Journalistes a décidé d'interpeller plusieurs personnalités pour les alerter et leur demander de se positionner sur ces faits particulièrement graves.

Une première lettre a été envoyée à François Bayrou, président du Modem, le parti de l'élu saint-leusien, pour lui demander s'il «cautionne cette attitude» et surtout «quel message il adresse aux quelque 250 journalistes qui travaillent quotidiennement à la Réunion.»

Un autre courrier, co-signé par le SNJ national, à été expédié à Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, pour lui expliquer que «le député Thierry Robert, élu sur la 7e circonscription de l'île, a oublié la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, inscrits en préambule de la Constitution.»

Par ailleurs, dans ce même courrier, le SNJ «s’interroge sur le comportement de cet élu de la République, garant de la Constitution et donc de la liberté de la presse, ainsi que de la démocratie» et demande, là aussi, à Claude Bartolone s'il cautionne ce comportement et quel message il adresse aux journalistes réunionnais.

Enfin, en raison de la présence et de la non-intervention, lors de l'agression, d'un avocat, Philippe Creissen, le SNJ a également contacté le bâtonnier du barreau de Saint-Denis, Mme Léopoldine Settama, afin de lui signifier sa «plus grande surprise face à cette absence de réaction» de la part d'une personne exerçant «une profession attachée à défendre les droits des justiciables». Le SNJ souhaite donc savoir «quelle explication» Madame le Bâtonnier peut apporter «à nos confrères molestés.»

Merci !!!



La manifestation de soutien aux journalistes agressés samedi a réuni plus de 200 personnes lundi dernier sur l’esplanade des Droits de l’homme à Champ-Fleuri (Saint-Denis). Cette solidarité spontanée témoigne de l’attachement de tous aux valeurs que défend le Syndicat national des journalistes : liberté de la presse, droit d’expression, fonctionnement démocratique de notre société.

Le SNJ note avec satisfaction que les soutiens se sont manifestés dans toutes les formes de presse et chez la plupart des interlocuteurs habituels des journalistes, qu’il s’agisse des professionnels de la communication, des élus politiques (de gauche et de droite), d’associations ou de syndicats.

Le SNJ note et apprécie le soutien sans faille exprimé par les directions respectives des journalistes agressés (JIR et Quotidien) et la solidarité des différents rédacteurs en chef.

Nous restons aux côtés des confrères et consoeurs qui ont déposé plainte.

Encore merci à tous pour votre soutien !

Fait à Saint-Denis, le 20 septembre 2012

Le bureau du SNJ Réunion-océan Indien

mercredi 19 septembre 2012

200 pour la liberté de la presse !

Lundi 17 septembre, plus de 200 personnes ont témoigné de leur solidarité avec les journalistes agressés pendant la conférence de presse du député et maire de Saint-Leu, samedi 15 septembre à La Réunion.

Texte: Nicolas Bonin, vidéo: Emmanuel Dinh



"Le matin, des menaces contre une journaliste du JIR suite à la « Une » du JIR qui explique que l'élu fait du « cinéma ». L'après-midi, on entend: « S’il y a des journalistes du JIR, ils ont intérêt à dégager». Maïmouna est molestée, Edouard est frappé, jeté à terre. Puis Daniel Fontaine (JRI Réunion 1ère) est légèrement blessé, sa caméra est cassée", résumeVéronique Hummel, secrétaire de la section SNJ Réunion-OI. Le samedi 15 septembre est une journée noire pour la liberté de la presse à La Réunion. Lundi, près de deux cents personnes sont venues à Saint-Denis témoigner leur solidarité avec les journalistes agressés.

"On ne se laissera pas intimider!" ont lancé plusieurs intervenants. Malgré le déchaînement de haine, Maïmouna a rappelé qu'elle n'était en rien intimidée et continuerait son travail d'information. Edouard, absent pour cause d'examen médical, va mieux. Sa compagne a remercié en son nom l'assistance pour l'ensemble des témoignages d'amitié qu'il a reçus. Les deux journalistes n'ont pas compris sur le moment ce déchainement de violences, ces bras armés pour frapper.

Le SNJ Réunion a rappelé son intention de soutenir Edouard Marchal et Maïmouna Camara dans leurs actions judiciaires. Une plainte pour non assistance à personnes en danger pourrait être ajoutée pour les élus et l'avocat présents. Des courriers sont adressés au président de l'Assemblée nationale, au président du Modem, François Bayrou, au bâtonnier pour leur demander de réagir. Le SNJ rappelle que la salle du conseil municipal de Saint-Leu ne peut être interdite à quiconque et demande au préfet d'assurer la sécurité des personnes ce jour. Le syndicat propose, par ailleurs, que le nom du député-maire ne soit plus écrit ou prononcé.

Les rédacteurs en chef des trois quotidiens de l'île, Yves Mont-Rouge (Journal de l'île de La Réunion), Thierry Durigneux (Le Quotidien), Manuel Marchal (Témoignages), ainsi que David Ponchelet, rédacteur en chef de Réunion 1ère radio, ont redit leur intention de ne pas se laisser intimider et réaffirmé la solidarité des rédactions en cas d'agression d'un journaliste.

Plusieurs personnalités politiques de gauche comme de droite étaient présentes pour témoigner de leur solidarité, dont les députées Huguette Bello et Monique Orphée, le maire de Saint-Denis Gilbert Annette, ou René-Paul Victoria (UMP), des représentants d'Europe Ecologie les Verts, du Parti communiste réunionnais, du Parti de gauche. Des syndicats et associations citoyennes ont matérialisé leur solidarité en étant représentés, Solidaires, CGTR, CFDT, Unsa, Snalc, Unef, Ligue des droits de l'Homme, Ufal, Ajfer.

Revue de presse:
http://www.zinfos974.com/Pour-le-SNJ-le-depute-maire-de-St-Leu-a-tendu-un-guet-apens-aux-journalistes_a47326.html
http://www.zinfos974.com/Une-journaliste-agressee-par-des-militants-du-maire-de-St-Leu-temoigne_a47327.html
http://www.zinfos974.com/Manifestation-de-soutien-aux-journalistes-agresses-Retour-en-images_a47336.html
http://www.clicanoo.re/339752-la-presse-unie-contre-celui-dont-on-ne-doit-plus-prononcer-le-nom.html
http://www.linfo.re/-Societe-/Une-manifestation-pour-les-droits-des-journalistes
http://reunion.la1ere.fr/programmes/les-journaux/le-journal-de-19-h-30-du-17-septembre_105461.html
http://www.lexpress.fr/actualite/media-people/media/200-personnes-manifestent-a-la-reunion-en-soutien-a-des-journalistes-victimes-de-violences_1162150.html
http://reunion.orange.fr/news/reunion/les-journalistes-se-mobilisent-pour-la-liberte-de-la-presse,631911.html












dimanche 16 septembre 2012

Manifestation contre les agressions de journalistes du 15 septembre

Le lundi 17 septembre de 12h30 à 13h30, sur le parvis des Droits de l'Homme à Saint-Denis pour protester contre les agressions subies par nos collègues dans l'exercice de leur métier. 

Petit rappel des faits:

Communiqué du SNJ Réunion
Thierry Robert dépasse les bornes
Les faits sont graves. Parce que le député-maire de Saint-Leu n’a pas apprécié la Une du Journal de l’île de la Réunion ce samedi, il a laissé, voire encouragé ses sympathisants à prendre à partie une journaliste de Clicanoo/JIR et à lui arracher sa caméra lors d’une conférence de presse devant la préfecture. Lorsqu'un confrère du Quotidien a voulu la défendre, il s’est fait cogner par des militants surexcités, notamment des membres de la famille du maire. Ce journaliste, victime de coups de poing et de coups de pied, a décidé de porter plainte pour ces actes inadmissibles, dont les images sont déjà visibles sur plusieurs sites web. Un journaliste de Réunion 1ère a également été agressé, son matériel a été détérioré.
Le Syndicat national des journalistes, majoritaire dans la profession, soutient évidemment nos confrères agressés et molestés, ainsi que la consoeur qui a été menacée le matin même ; il se réserve le droit d’entamer également une action en justice. Le SNJ remercie par la même occasion les militants politiques plus réfléchis, qui ont eu le courage et la présence d’esprit de s’interposer entre les journalistes et leurs agresseurs.
Le SNJ rappelle que le maire de Saint-Leu n’en est pas à sa première attaque contre la presse. En juin 2010, il avait déjà publiquement mis en cause d’autres confrères de la presse réunionnaise. Il donne là une bien piètre image des élus du peuple, et devrait se souvenir que le populisme, quel que soit son étiquette officielle, a engendré les pires tragédies de l’Histoire.
Le bureau du SNJ

A lire pour en savoir plus: 
http://www.ipreunion.com/photo-du-jour/reportage/2012/09/15/thierry-robert-tient-une-conference-de-presse-devant-les-grilles-de-la-prefecture-la-presse-agressee,17218.html
http://www.zinfos974.com/Plusieurs-journalistes-pris-a-partie-par-des-partisans-de-Thierry-Robert_a47267.html
http://www.clicanoo.re/339470-thierry-robert-regle-ses-comptes.html
http://www.lequotidien.re/actualites/edition.html?sDate=2012-09-16
http://www.leparisien.fr/politique/la-reunion-des-journalistes-agresses-par-les-partisans-d-un-depute-16-09-2012-2167062.php

Les réactions :
La réaction de Thierry Durigneux (Le Quotidien) sur Antenne Réunion
L'éditorial D'Yves Mont-Rouge (Le Journal de l'île) 
Le journal Témoignages
Les élus socialistes
Europe Ecologie les Verts
Le Parti communiste réunionnais
Parti de Gauche, Nassimah Dindar, CGTR, Afjer, Jean-Bernard Caroupaye, Parti génération solidarité 
L'Union Solidaires
Le syndicat Solidaires Finances Publiques (ex SNUI-SUD Trésor) "est pleinement solidaire avec les journalistes agressés" indique son responsable Pascal Valiamin.

Le journal Témoignage soutient les journalistes agressés


Communiqué de Témoignages
http://www.temoignage.re

C'est avec consternation que Témoignages a pris connaissance des faits très graves qui ont eu lieu hier samedi devant la Préfecture de La Réunion à Saint-Denis, pendant la conférence de presse de Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu.

Parce qu'ils faisaient leur travail, des confrères ont été d'abord plongés dans un climat délétère qui a rapidement dégénéré vers l'escalade. Une journaliste du "JIR-Clicanoo" a été prise pour cible. Des nervis se sont alors acharnés contre Edouard Marchal, un confrère du "Quotidien" qui a voulu la protéger. L'équipe de Réunion Première a été aussi visée par les nervis.
Aux victimes de cette agression, "Témoignages" apporte sa totale solidarité, avec une pensée particulière pour Edouard Marchal.

"Témoignages" s'associe également à la manifestation de soutien aux journalistes agressés organisée demain à Saint-Denis.

Il ne faut pas que la crise serve de prétexte à une nouvelle offensive contre la liberté de la presse.

Dans ce combat permanent pour le respect de nos libertés fondamentales, les démocrates savent qu'ils peuvent compter sur "Témoignages", journal saisi 44 fois et condamné à de multiples reprises pour avoir fait son travail.


La liberté d'expression doit être respectée.


La Rédaction

samedi 15 septembre 2012

L'union Solidaires 974 soutient les journalistes agressés

L'union syndicale Solidaires, dont fait partie le Syndicat national des journalistes, soutient nos confrères agressés. Voici le communiqué diffusé ce samedi.



Journalistes agressés : le député-maire de Saint-Leu dépasse les bornes


Les faits sont graves. Parce que le député-maire de Saint-Leu n’a pas apprécié la Une du Journal de l’île de la Réunion ce samedi, il a laissé, voire encouragé ses sympathisants à prendre à partie une journaliste de Clicanoo/JIR et à lui arracher sa caméra lors d’une conférence de presse devant la préfecture. Lorsqu'un confrère du Quotidien a voulu la défendre, il s’est fait cogner par des militants surexcités, notamment des membres de la famille du maire. Ce journaliste, victime de coups de poing et de coups de pied, a décidé de porter plainte pour ces actes inadmissibles, dont les images sont déjà visibles sur plusieurs sites web. Un journaliste de Réunion 1ère a également été agressé, son matériel a été détérioré.
Le Syndicat national des journalistes, majoritaire dans la profession, soutient évidemment nos confrères agressés et molestés, ainsi que la consoeur qui a été menacée le matin même ; il se réserve le droit d’entamer également une action en justice. Le SNJ remercie par la même occasion les militants politiques plus réfléchis, qui ont eu le courage et la présence d’esprit de s’interposer entre les journalistes et leurs agresseurs.
Le SNJ rappelle que le maire de Saint-Leu n’en est pas à sa première attaque contre la presse. En juin 2010, il avait déjà publiquement mis en cause d’autres confrères de la presse réunionnaise. Il donne là une bien piètre image des élus du peuple, et devrait se souvenir que le populisme, quel que soit son étiquette officielle, a engendré les pires tragédies de l’Histoire.
Le bureau du SNJ
Voir également ici:

vendredi 7 septembre 2012

Carburants: l'analyse de Solidaires 974

Alors que le débat sur les carburants bat son plein, notre camarade Jocelyn Cavillot de Solidaires 974 (union syndicale dont fait partie le SNJ), livre ici une analyse à partir des derniers chiffres publiés: