Le Syndicat national des journalistes a découvert dans la
presse l'ouverture prochaine à La Réunion d'une «école de radio diplômante
dont les titres sont reconnus par l'Etat». Le SNJ ne conteste évidemment pas
la nécessité de former les jeunes qui rêvent de faire carrière dans les médias.
Mais il exprime sa surprise de voir mêlés des métiers aussi différents que «
journaliste » et « animateur ».
Le SNJ siège dans de nombreux organismes de formation
professionnelle et rappelle quelques réalités :
- Seules les formations reconnues par la
profession permettent de délivrer un diplôme (et non pas un titre) de
journaliste reconnu par l'Etat. Par conséquent la publicité « école de
radio diplômante dont les titres sont reconnus par l’Etat » ne concerne
pas les journalistes.
-
Certaines radios privées de La Réunion ne
respectent pas la convention collective
des journalistes (salaires dérisoires, contrats de travail fantaisistes, refus
de remplir le dossier de carte de presse, travail dissimulé…). Faire miroiter
aux jeunes Réunionnais un emploi de « journaliste » dans ces
entreprises relève de l’escroquerie.
-
Le site web de cette école propose une
« filière rédacteur chroniqueur en réseau avec l’AFP » en précisant
« adapté aux spécificités réunionnaises et aux contraintes locales ».
Il s’agit clairement de former des jeunes qui feront un travail de journaliste
sans en avoir le statut ni le salaire.
-
La charte de déontologie (1918/1938/2011) des
journalistes et la convention collective imposent une stricte séparation entre
l'information et la communication ou les loisirs, séparation qui ne semble pas
prévue par cette école.
-
Le coût (7000 euros) de l'année en fait une
formation réservée aux plus aisés, ce qui ne correspond pas forcément aux
attentes des familles réunionnaises. Surtout pour déboucher sur des emplois
payés à peine plus que le Smic.
Le SNJ invite les jeunes à se renseigner d’abord sur le
fonctionnement des radios réunionnaises avant de débourser 7000 euros. Pour
notre part, nous refusons ce zambrocal : ce n'est pas parce qu'on parle
derrière le même micro qu'on fait le même métier.
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