Voir ses revenus
baisser lors d'un congé de maternité ou de paternité, c'est une mauvaise
surprise. C'est pourtant ce que vivent nombre de journalistes qui se rendent
compte, hélas, trop tard, qu'ils ont cotisé seulement à 70% à la Sécurité sociale
Lorsque l'employeur
paie des cotisations pour ses salariés, il a envie d'en payer le moins possible. A trois conditions expresses, la réglementation l'autorise
à pratiquer un abattement de 30% sur les cotisations patronales et salariales à la Sécurité sociale, au logement et au transport. Les autres cotisations ne peuvent être abattues.
Les trois conditions que
l’employeur doit respecter:
1) consulter les salariés sur leur option (cotiser à 100% ou 70% à la Sécurité sociale?)
2) respecter le plafond annuel
de 7600 € au delà duquel ces cotisations reviennent à 100%
3) appliquer
l’abattement aux seuls journalistes titulaires de la carte
S'il applique cet
abattement, en respectant les trois conditions posées, nous, journalistes, payons une cotisation plus
faible et donc recevons un salaire net plus élevé. Vous suivez? Pour un salaire de 2000 € net, le "gain" apparent est d'environ 90 € par mois. Ainsi beaucoup
de journalistes préfèrent cotiser moins pour gagner plus (voir photo). Même si
nous, au SNJ, on leur a déjà expliqué qu'en cotisant moins ils percevront une
retraite minorée. Comme la retraite semble loin, et que la communication
officielle explique que nous n'aurons plus de retraite (1), nos alertes sont
rarement prises au sérieux.
Ainsi, beaucoup de
journalistes se contentent de regarder la dernière ligne de leur fiche de paie,
avec le salaire net, sans observer les lignes en haut à gauche, où l'on voit
sur quelle base sont calculées les cotisations. Si cette base est inférieure au
salaire brut de référence (lignes supérieures), il y a des risques
pour que vos cotisations soient minorées. Ce qui baissera le niveau de votre
future retraite de base
et celui d'une prochaine indemnisation de sécurité sociale.
Heureusement certains
textes (comme la convention collective des journalistes) prévoient le maintien
du salaire intégral en cas de maternité... Mais ça ne marche pas pour les précaires! Ainsi, une journaliste pigiste devra se contenter d'environ la moitié de son salaire. Et si ce
revenu est encore minoré de 30%, on vous laisse faire le calcul...
Quant au congé de
paternité, rien n'oblige (sauf négociation d'entreprise) l'employeur à garantir
le salaire au papa qui tient -à juste titre- à passer du temps avec son bébé.
Il verra donc son salaire minoré.
Alors, attention à vos
cotisations ! N'hésitez pas à demander à votre employeur de vous faire
cotiser à 100% à la Sécurité sociale. Il doit respecter votre choix
Le bureau du SNJ 974
(1) Contrairement à ce que diffuse cette idéologie malsaine, la retraite par répartition (qui provient de nos cotisations) sera toujours plus efficace que les retraites par capitalisation. Tout simplement parce que les retraites par capitalisation ne peuvent concerner que ceux qui gagnent actuellement assez d'argent pour en déposer à la banque!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire