Table ronde aux 12e Assises internationales du journalisme, Tours. |
Réunis pour un débat aux Assises du journalisme à Tours,
plusieurs représentants des médias mahorais confirment un déficit de professionnels de l’information.
Alors que les journalistes subissent un fort taux de chômage en France métropolitaine
et à La Réunion, la presse mahoraise a besoin de journalistes formés (notamment
au numérique) et volontaires pour travailler dans une île où l’actualité ne
ressemble à aucune autre.
Kalathoumi Abdil-Hadi, cofondatrice de 101 Mag, évoque l’
« omerta » qui empêche beaucoup d’habitants de s’exprimer sur les
sujets sensibles. Notamment parce que dans une île de 256 500 habitants, tout
le monde est parent avec tout le monde. Pierre Belluschi, rédacteur en chef de
Kwezi TV, reconnaît le besoin de recruter des personnes qui parlent shimaoré ou
shibushi. « La part locale est notre force de frappe » assure
Chamsudine Ali, journaliste à Mayotte la 1ère. Mais la
méconnaissance de ces langues n’empêche pas de jeunes journalistes métropolitains
de travailler à Mayotte et d’apprendre progressivement les idiomes régionaux.
L’outre-mer méconnu des autres Français
A ces particularités s’ajoute le manque d’intérêt du reste
de la France pour Mayotte et l’outre-mer d’une manière générale. Aby, étudiante
stagiaire en 2011, est restée bloquée dans l’île plusieurs semaines en raison
de la grogne sociale et de la paralysie des transports. Lorsqu’elle a enfin
réussi à regagner Paris, son enseignante la questionne : « Ah bon, c’est
la m… à Mayotte ? C’est bizarre, on n’a pas eu de dépêche AFP ! »
Cette différence de traitement a été particulièrement critiquée lors du
précédent débat « Quel récit éditorial ultramarin en métropole ? »,
auquel participait la Réunionnaise Memona Hintermann.
Véronique
Hummel
Aux 12e Assises
internationales du journalisme de Tours
Les employeurs à Mayotte :
-
Kwezi TV : belluschi.pierre@orange.fr, 06 39
69 91 92
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