mardi 4 février 2020

Le SNJ 974 soutient les deux journalistes comoriennes suspendues par le gouvernement

Le SNJ 974 s'associe au collectif des journalistes aux Comores, et dénonce la suspension de la directrice de l'information et de la rédactrice en chef de la télévision nationale comorienne.
Il leur est reproché d'avoir couvert une grève des commerçants, interrogeant des opposants à la politique du président Azali, soit de faire leur travail de journalistes.

Nous publions ci-dessous le communiqué du collectif des journalistes aux Comores, et leur assurons notre indéfectible soutien.




Suspensions abusives à l’ORTC

Par une note administrative du 30 janvier 2020, le Ministre de l’information a suspendu la directrice de l’information, Binti Mhadjou et la rédactrice en chef de la télévision nationale Moinadjoumoi Papa Ali, Khair Elif Manane.

En cause, la couverture de la grève de 3 jours des commerçants. Des membres du gouvernement n’auraient pas apprécié le travail journalistique accompli. La question a été même discutée en Conseil des ministres, en divers.
Nous, collectif des journalistes aux Comores dénonçons cette décision inique,  arbitraire et inacceptable. Un acte qui trahit l’incurie des autorités politiques à vouloir contrôler les lignes éditoriales des organes de presse, tant publics que privés. Et une intrusion  irrespectueuse du cadre organique des établissements publics et du coup contrevenant au mode de fonctionnement et aux politiques définies en interne.

Nous, collectif des journalistes aux Comores, nous insurgeons contre cette volonté manifeste de briser l’élan d’ouverture vers l’expression de la diversité des opinions à la télévision nationale, initiée par la nouvelle direction et incarnée par nos consœurs suspendues abusivement.
Ces sanctions fondées sur le crime de lèse majesté doivent faire partie du passé et laisser place à un monde, dans lequel,  la confrontation d’ idées, le pluralisme d’opinions et le respect de la déontologie servent d’unique guide aux responsables des médias.

Tout autre pratique traduit une entrave à la liberté d’informer, de s’exprimer et au pluralisme d’opinions inhérent à toute démocratie qui se respecte.
Par conséquent, le collectif apporte son soutien indéfectible aux consœurs et exhorte le Ministre de l’information à suspendre sa note administrative.

Le collectif des journalistes aux Comores.

Fait à Moroni, le 02/02/2020

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