mercredi 24 octobre 2018

Cent ans… et toutes ses dents pour défendre les journalistes !

(Photos DR)
Sous les dorures de l’hôtel de ville de Paris, le centenaire du SNJ avait de l’éclat. Pas seulement à cause de la magnifique décoration de ces murs du patrimoine national, mis à notre disposition par la mairie de Paris. Mais surtout grâce à la richesse des débats auxquels ont participé 220 journalistes et de nombreux invités, du 17 au 19 octobre 2018. La section Réunion-océan Indien y était représentée par Yannick Bernardeau et Véronique Hummel, qui ont particulièrement apprécié –ainsi que de nombreux passants- l’exposition « 100 ans de combats pour la liberté de la presse » sur les grilles de l’Hôtel de ville.

La délégation de La Réunion-océan Indien devant l'exposition "100 ans de combats pour la liberté de la presse" devant l'Hôtel de ville de Paris. 

Voici un résumé de ce congrès :

-          Participation à la manifestation des salariés de Mondadori, dont les emplois sont menacés. Devant les grilles du ministère de la Culture, nos drapeaux y ont-ils alerté le ministre ?

Le ministre Franck Riester s'engage à défendre les journalistes.

-          Visite surprise du ministre de la Culture Franck Riester, qui a assuré les journalistes de son soutien. Le discours très offensif du premier secrétaire général du SNJ, Vincent Lanier, a été beaucoup plus applaudi que celui du ministre.
-          Déontologie : le SNJ est favorable à la création d’une instance d’auto-régulation de la profession, à condition qu’elle soit indépendante de tous les pouvoirs.


-          L’indépendance des journalistes est en danger, autant qu’en 1918 lorsque le SNJ s’est créé pour lutter contre le « bourrage de crâne ». Voir notamment l’interview de Véronique Hummel par les étudiants qui ont couvert le congrès : http://100ansdejournalisme.fr/2018/10/19/au-journal-de-lile-de-la-reunion-lindependance-en-danger/#comment-22
-          Le « web first » s’impose de plus en plus dans la presse. S’il semble contre-productif de refuser l’évolution technologique, le SNJ veut défendre les droits et la santé des journalistes dans une organisation qui ressemble de plus en plus aux « 3x8 » du début du XXe siècle… si nous n’intervenons pas.

Manifestation avec les confrères de Mondadori devant le Louvre et le ministère de la Culture.

Exposition "100 ans de combats pour la liberté de la presse", une femme reporter de guerre dès 2013. (Ici avec Georges Bourdon, pilier du SNJ)



jeudi 4 octobre 2018

Les journalistes ne doivent pas payer pour travailler avec leur voiture!

(Photo Franck Cellier)
Le journalisme est un métier de passion. Les employeurs en abusent. En témoigne l'histoire de notre consoeur, salariée d'un média réunionnais, qui vient de perdre sa voiture suite à un accident du travail. Elle raconte: "Le 11 septembre dernier, comme d'habitude, j’ai pris ma voiture personnelle pour me rendre sur un reportage. Un coup d’œil sur mon GPS pour vérifier à quelle heure j’arrivais et j’ai percuté la voiture devant moi, causant un carambolage. Juste à côté de chez moi, alors que les voitures étaient à l’arrêt, sur une voie limitée à 70 km/h."
Heureusement, notre consoeur n'est pas blessée. Mais comme les airbags se sont déclenchés lors du choc, la compagnie d'assurance considère que la voiture est devenue une épave. Ce qui ne serait pas gênant si la journaliste pouvait obtenir un remboursement pour racheter un autre véhicule.
Mais elle n'obtiendra rien. L'assureur lui explique d'abord que comme elle est assurée "au tiers", elle ne peut obtenir d'indemnisation.
"Le lendemain, je demande à mon employeur s’il existe un dispositif pour aider les salariés dans ce genre de cas, puisque nous utilisons quotidiennement notre voiture personnelle pour le travail - alors même que ceci n’est pas clairement mentionné dans notre contrat de travail. Il me rétorque que les indemnités kilométriques servent notamment à payer l’assurance tous risques. Et reproche : « Certains voient dans les remboursements kilométriques un moyen d'augmenter leurs salaires »." 
Autrement dit, l'employeur reproche à notre consoeur d'avoir voulu faire des économies en souscrivant un contrat d'assurance à bas prix. Il ment ainsi doublement.
Mensonge n°1. Vu les salaires pratiqués dans cette rédaction, personne ne peut reprocher aux journalistes de se montrer économes. Les indemnités kilométriques ne servent pas à "augmenter le salaire", c'est juste un moyen de conserver son salaire et de ne pas payer pour travailler.
Mensonge n°2. Même si la journaliste avait souscrit un contrat d'assurance "tous risques", elle n'aurait ici perçu aucune indemnisation, puisqu'il s'agit d'un déplacement professionnel, non prévu par le contrat d'assurance. L'employeur a omis de l'avertir de ce risque et de l'obligation de souscrire une assurance professionnelle, naturellement plus chère. Il est donc moralement responsable de cette situation, alors que la journaliste se retrouve contrainte de racheter une voiture, à ses frais. Contrainte de payer pour travailler! 
Cette affaire nous rappelle que les employeurs débordent d'imagination pour arnaquer les reporters. Dans telle entreprise, on accorde des remboursements ou on prête une voiture à la tête du client, en fonction de la docilité des journalistes. Dans une autre, on prétend qu'aucune voiture de service n'est disponible. Ou on promet le remboursement du carburant, en obligeant les journalistes à payer de coûteuses réparations sur une voiture pourtant utilisée pour des reportages. Ou on accorde les voitures de services à des salariés qui les utilisent comme voitures de fonction, sans déclarer officiellement cet usage, ce qui prive les journalistes de véhicules. Etc.
Le SNJ rappelle qu'aucun texte n'oblige un(e) journaliste à utiliser son véhicule personnel pour travailler. Si le contrat de travail le prévoit, il doit aussi prévoir une juste compensation, et une information honnête sur les devoirs du journaliste. Le SNJ soutiendra tous les journalistes qui exigeront une juste indemnisation de l'usage de leur véhicule.