mardi 2 décembre 2014

Nicolas, militant SNJ et lauréat de la Startupweekend

L'équipe de "8000 mondes" avec Nicolas Bonin, 4e à partir de la gauche.

Si vous lisez ce blog, c'est un peu grâce à Nicolas Bonin, membre du SNJ, qui l'a créé. Et si on vous reparle aujourd'hui de Nicolas, journaliste au Quotidien de La Réunion, c'est parce que nous en sommes très fiers: son équipe "8000 mondes" est lauréate du concours "Startupweekend" qui s'est déroulé samedi et dimanche dernier à Saint-Denis.
A l'issue d'une première phase de sélection, 14 porteurs de projets ont indiqué les compétences qu'ils recherchaient et les équipes se sont formées. Elles avaient jusqu'au dimanche 16 heures pour présenter un projet un peu plus solide et répondre pendant trois minutes aux questions du jury. Celui-ci jouait le rôle d'un investisseur qui devait déterminer s'il suivait le projet. Les trois lauréats devaient gagner une formation pour la création d'entreprise et la gestion.
Pour sa part, Nicolas a gagné avec une idée simple: "Nous sommes partis du constat que les gens lisent moins (74% en 2011, 69% en 2014) mais regardent de plus en plus de séries télévisées. Nous voulons donc écrire des histoires en ligne pour capter cette génération". Le jury a manifestement aimé l'idée et le travail de l'équipe qui a créé l'histoire "Fragment d'humanité". Et si c'était une piste encourageante pour la presse, toujours à la recherche de lecteurs?

Le bureau du SNJ 974

Voir le trailer de "Fragment d'humanité" et le reportage d'Antenne-Réunion.

L'équipe au travail: 54 heures de management participatif, et ça a remarquablement fonctionné.

dimanche 12 octobre 2014

96e congrès au Val-Joly: on ne se décourage pas!

Au micro: Martine Rossard défend inlassablement les pigistes.
Le 96e congrès du Syndicat national des journalistes vient de se terminer au Val-Joly, dans le cadre verdoyant et bucolique de ce territoire du Nord, frontalier de la Belgique. Dans ce lieu chargé d'Histoire industrielle et syndicale (on n'est pas loin de Fourmies, et tout près des mines de Wallonie), les 140 congressistes ont évidemment évoqué les difficultés de notre profession avec la révolution numérique. Pour le détail des motions, élections et autres formalités, voir le site du SNJ.
La leçon la plus importante de ce congrès, c'est ce que prouve l'histoire du syndicalisme: il y a toujours l'espoir de mieux faire. Notre coup de cœur, pour ce 96e congrès, va non pas à un journaliste mais à un patron. Eh oui, au SNJ on aime les employeurs qui innovent pour le bien de la société! Nous avons rencontré Emmanuel Druon, propriétaire de l'entreprise Pocheco près de Lille, qui fait vivre 114 salariés en fabriquant des enveloppes.
Oui, des enveloppes de papier recyclé, dans un monde où tout se numérise! Parce que le numérique a ses limites: les clients changent facilement d'adresse et ne paient plus leurs factures, par exemple... Et parce que malgré le bourrage de crânes qui nous fait croire que le numérique est plus écologique que le papier, il faut savoir que les métaux rares, indispensables à la fabrication de nos nouveaux matériels, sont très coûteux en argent et en vies humaines. Alors non, le papier n'est pas ringard: n'est-ce pas là un beau message pour les médias d'une manière générale?
Dans cette entreprise l'échelle des salaires va de 1 à 4, la direction organise le covoiturage pour diminuer les coûts de transport des salariés, et le patron explique dans son livre (*) qu'on peut vivre heureux dans une entreprise bénéficiaire où le profit ne remplace pas les lois.  Un message intéressant pour la presse, un message qui nous dit que la souffrance au travail ne doit pas devenir une habitude. Oui, un autre monde est possible, comme l'affirment nos amis de l'union syndicale Solidaires.

Véronique Hummel, secrétaire du SNJ 974

(*) Perdre sa vie à la gagner ?, Emmanuel Druon, Actes Sud, 2014.

Emmanuel Druon discute avec des congressistes du SNJ.

samedi 30 août 2014

Aidons nos collègues de Nice-Matin à racheter leur journal

"We need you" nous lancent nos confrères du groupe Nice-Matin.

Ils sont loin, à 9000 kilomètres de La Réunion... Mais au SNJ, nous nous sentons proches d'eux. Un peu parce que certains journalistes du groupe Nice-Matin sont passés par La Réunion, à l'époque où le groupe Hersant ressemblait encore à un empire sur lequel le soleil ne se couche jamais. Aussi parce que tout ce qui arrive à des journalistes nous concerne un peu, quelle que soit notre localisation géographique. Et surtout parce que le délégué SNJ, Jean-François Roubaud, est l'un des artisans de ce pari fou: recueillir 450 000 € pour créer une société coopérative et sauver les emplois du journal avec d'autres actionnaires. Si vous voulez en savoir plus, allez voir par ici: http://www.telerama.fr/medias/nice-matin-et-si-les-salaries-rachetaient-leur-journal,115624.php

Grâce à leur courage, leur ingéniosité et même leur toupet, les salariés ont déjà collecté plus de 300 000 €. La section "Réunion-océan Indien" du SNJ leur a envoyé une très modeste contribution de 200 €, issue de nos cotisations. Et il ne faut surtout pas s'arrêter là, parce que les petits ruisseaux font les grandes rivières et s'alimentent d'innombrables petites gouttes d'eau. Que vous soyez syndiqué(e) ou pas, imaginez qu'un jour vous aurez peut-être un emploi grâce à quelques fous qui ont un jour décidé de collecter des fonds pour faire vivre leur entreprise. Oui, il faut être un peu fou pour faire ça: http://noussommesnicematin.tumblr.com/

Alors, même si ça n'est que quelques euros, vous pouvez participer, toutes les explications sont ici: http://fr.ulule.com/sauvons-nicematin/ Pour 5 €, vous aurez le droit de voir votre nom et votre photo publiés dans le futur journal. Et pour une contribution de 9999 €... ces farceurs de journalistes ont vraiment de drôles d'idées!

Le bureau du SNJ 974

mercredi 23 juillet 2014

Lettre ouverte aux employeurs réunionnais de journalistes


Madame la Directrice, Monsieur le Directeur,

Les médias réunionnais forment un secteur économique très dynamique et nous en sommes tous heureux. Au Syndicat national des journalistes, nous le sommes beaucoup moins lorsque nous recueillons les témoignages de confrères et consoeurs recrutés pour exercer un travail de journaliste, mais sans respecter les droits attachés à cette profession.
Voici un florilège non exhaustif des infractions pour lesquelles nous sommes sollicités :
- Travail dissimulé, lorsqu’on emploie des journalistes sans les déclarer comme salariés, ou travail sans contrat.
- Journée de travail non payées, alors qu'elles ont été effectuées (notamment pour des pigistes).
- Statut d’auto-entrepreneur imposé à un(e) journaliste, alors que c’est illégal.
- Refus d’appliquer la Convention collective nationale du travail des journalistes, ce qui prive les journalistes du 13e mois, d’une partie des revenus en cas de maladie, d’une partie des cotisations pour leur retraite, etc.
- Confusion entre l’astreinte et la permanence, avec refus de payer les heures supplémentaires effectuées pendant ces astreintes.
- Abus de la rémunération sous forme de « piges » : ce mot cache souvent des emplois réguliers à temps presque complet, qui devraient être transformés en emplois en CDD ou CDI.
- Abus de l’emploi du « CDD d’usage » qui prive les journalistes d’indemnités de fin de contrat, et renforce leur précarité.
- Abattements abusifs sur les cotisations sociales : même si certains abattements sont légaux dans certaines conditions, nous avons démasqué plusieurs situations illégales qui portent un grave préjudice aux journalistes (voir par exemple le témoignage ci-dessous).
- Injonction de réaliser des reportages publicitaires, en contradiction avec la charte de déontologie.
- Abus du statut de stagiaire, lorsqu’on demande à des « stagiaires » journalistes non rémunérés d’assurer un travail de professionnel.
- Pressions psychologiques et arguments mensongers du type « Si je te vire, je connais tellement de monde que tu ne pourras plus trouver de travail à La Réunion ».
- Etc.
Le SNJ Réunion océan Indien reste vigilant. Il soutient actuellement des confrères et consoeurs qui veulent faire respecter leurs droits, et continuera à le faire, 
notamment grâce à la permanence juridique qu’il vient de créer (http://snjreunion.blogspot.com/p/le-snj-propose-aussi.html).
Par la présente, le SNJ vous demande à vous, employeur, de respecter les droits des journalistes que vous recrutez.
Fait à Saint-Denis, le 21 juillet 2014



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L’ultime crasse de Festival-RTL à une journaliste pugnace

Dans cette entreprise, les cotisations chômage étaient calculées sur le salaire brut abattu, ce qui est illégal et diminue les futures allocations chômage.
Elle a quitté son employeur, complètement écoeurée, et ne craint donc plus les représailles. Mais C. a demandé au SNJ de raconter son histoire, afin que son expérience serve à d’autres.
En 2009, C. est recrutée comme journaliste à Festival, l’une des radios du groupe H2R, devenue RTL en juin 2014. En 2013 elle commence à parler d’une rupture conventionnelle de contrat afin de quitter l’entreprise en 2014. Et en mai 2014 elle se rend à Pôle emploi pour se renseigner sur ses droits en cas de démission ou de rupture conventionnelle. Elle a besoin de quelques mois pour préparer le déménagement familial à l’étranger.
Et là, patatras : elle découvre que l’entreprise a pratiqué des abattements sur les cotisations de chômage, ce qui diminue les futures allocations qu’elle pourra percevoir pendant les quelques mois qu’il lui reste à passer à La Réunion. Entre-temps, son employeur a refusé la rupture conventionnelle –qui lui coûterait trop cher- et lui a suggéré de se faire licencier pour faute grave ! Dans tous les cas, elle percevra des allocations minorées.
Déboussolée, C. s’adresse au SNJ qui lui explique que ces abattements sont illégaux. Lorsqu’elle interroge la direction, elle note une vraie nervosité et reçoit comme réponse « Tout est régularisé depuis janvier 2014. Ne t’inquiète pas, Pôle emploi ne regarde que la dernière fiche de paie ». Ce qui est faux : C. a bien compris qu’avec des cotisations plus faibles pendant quatre ans, les allocations chômage seront diminuées. La direction essaie de la dissuader de rappeler Pôle emploi, avec ce remarquable argument : « l’administration réclamera de l’argent à nous et à toi aussi ; tu étais bien contente de gagner plus » (1). C. ne se démonte pas : « si je dois de l’argent à quelqu’un, je les appelle ».
Le lundi suivant, C. se rend à l’Urssaf, dans les bureaux de la CGSS. Le responsable du contrôle des employeurs lui explique que l’entreprise doit forcément régulariser les cotisations chômage des trois dernières années. Puis il observe les abattements pratiqués sur d’autres cotisations. Notamment sur les cotisations de retraite : les abattements sont légaux pour les journalistes, mais seulement dans certaines conditions. Or, C. n’a pas de carte de presse : les abattements sont donc illégaux. L’entreprise aurait dû payer les cotisations complètes pendant toutes ces années.
Le retour de C. à la rédaction se passe dans une ambiance tendue. Et la responsable des ressources humaines annonce que puisqu’il faut régulariser et payer les cotisations, on va ponctionner dans les salaires ! Les journalistes voient un patron énervé, qui reproche à la rédaction de « bouffer 80% du temps de la DRH » et menace de la fermer, de la délocaliser…
Déstabilisés, les journalistes acceptent l’échéancier proposé par la direction pour régulariser les cotisations : leur salaire de mai est donc amputé de ces sommes… Maigre consolation : ils ont au moins la satisfaction de savoir qu’en cas de chômage, ils percevront leurs allocations complètes. Et ce, grâce à la pugnacité de C.
Pour C., l’histoire ne s’arrête pas là. Fréquemment questionnée sur la date de son prochain départ, elle choisit de l’annoncer en avance pour faciliter l’organisation du service. Le 2 mai, elle remet sa lettre de démission en précisant qu’elle quittera l’entreprise le 13 juin. Mais le 6 mai au soir, tout dérape. C. raconte : « Le patron m’a dit de m’abstenir de travailler dès le lendemain. Comme ils ont reçu ma lettre le 2 mai, ils font courir le préavis d’un mois jusqu’au 2 juin. Il m’a même dit qu’il me faisait le cadeau de me payer à ne rien faire, qu’il me dispense de préavis et m’a reproché d’avoir semé la tension à la rédaction ». Autrement dit, C. est « virée » comme une malpropre, le plus légalement du monde.
C. n’a aucun recours juridique : Festival la "vire" le 2 juin, la privant ainsi de dix jours de salaire. C’est l’ultime crasse d’une radio qui n’aime pas les journalistes informés sur leurs droits, et a déjà été condamnée en novembre 2009 pour « travail dissimulé ». On peut s’inquiéter de la formation de « rédacteurs chroniqueurs » dans le « Studio école » monté dans les locaux de H2R : les jeunes y apprennent les techniques professionnelles des journalistes mais probablement pas à faire respecter leurs droits de journalistes !

(1)   Les cotisations sociales comprennent une part patronale et une part salariale. Lorsqu’on pratique des abattements, cela diminue les cotisations, et par conséquent cela augmente légèrement le salaire net. Voir nos informations ici : http://snjreunion.blogspot.com/2014/03/journalistes-cotisez-100-la-securite.html

Dans cette entreprise, les cotisations chômage étaient calculées sur le salaire brut abattu, ce qui est illégal et diminue les futures allocations chômage. La situation a été régularisée suite à la demande de notre consoeur.

mardi 15 juillet 2014

"Il faut imposer une pratique déontologique dans les rédactions"

Emmanuel Dinh, référent déontologie pour le SNJ à La Réunion. (Photo Julien Azam)

Emmanuel Dinh, journaliste pigiste en télévision, est le "référent déontologie" du Syndicat national des journalistes à La Réunion. Membre du bureau du SNJ 974, il présente cette nouvelle mission.
Divers sondages montrent une baisse de confiance du public dans les journalistes (http://opinionpublique.wordpress.com/2014/01/21/la-profonde-mefiance-des-francais-a-legard-des-journalistes-et-des-medias/). Est-ce nouveau ? Est-ce vrai ? Y a-t-il un problème déontologique, y compris à La Réunion ?
Le public n'est ni sourd ni aveugle : il constate par lui-même l'évolution du contenu qui lui est proposé. En restauration on a vu l'arrivée du fast-food, dans le journalisme la fast-info semble désormais devenir la règle. Il y a peut-être une demande pour cela, mais la profession a également la responsabilité de l'offre. Qu'on le veuille ou non, faire du journalisme, fût-ce pour une entreprise privée, est par essence même un métier de service public. Cela entraîne des devoirs, des exigences, formalisés dès 1918 par le SNJ dans la charte d'éthique professionnelle des journalistes. Le public est en droit d'attendre un contenu professionnel et rigoureux. 
Or que se passe-t-il ? De plus en plus on veut faire vite et plus avec moins. On privilégie les prétendues urgences, les soit-disant scoops, des évènements créés de toutes pièces pour l'audience, au traitement de fond, au recul et à l'analyse. Le journalisme c'est « le contact et la distance » (Hubert Beuve-Méry, fondateur du Monde) ; mais chaque jour, on voudrait nous faire croire que métier rime avec réactivité et productivité. On le constate bien sûr aussi et peut-être même encore plus à la Réunion, qui fonctionne comme un grand village où le public a, depuis longtemps, pris l'habitude de suivre le moindre fait divers en temps réel… L'erreur serait de vouloir suivre au lieu d'apporter distance, éclairage et analyse. L'information « demande du temps et des moyens » dixit dès 1918 la charte d'éthique professionnelle des journalistes. Autant dire que l'évolution complexe du monde depuis lors aurait dû tout naturellement conduire les rédactions à octroyer plus de temps et plus de moyens à l'information ; or c'est précisément le contraire qui arrive.
Que propose le SNJ pour améliorer cette réalité ?
Le Syndicat national des journalistes n'est pas un syndicat comme les autres : c'est le syndicat de tous les journalistes, inséparable de l'histoire du journalisme en France. Dès sa création en 1918, il a ainsi mis l'éthique au centre de son action en rédigeant la charte d'éthique professionnelle des journalistes. Réactualisée en 1938 et 2011, cette charte constitue la référence de la profession, annexée par exemple à l'avenant audiovisuel public de la convention collective. Mais face aux nouvelles menaces et pressions économiques, il faut désormais aller plus loin : imposer une pratique déontologique (annexer la charte à la convention collective), garantir l'indépendance des rédactions (obtenir une reconnaissance juridique de l'équipe rédactionnelle dans chaque entreprise), créer une instance de régulation déontologique qui permettra aussi de retrouver la confiance du public.
A quoi sert un « référent déontologie » à La Réunion ? Pourquoi avoir choisi d’assumer cette fonction ?
Le SNJ a décidé d'aller a la rencontre de ses consoeurs et confrères, syndiqués ou non, pour débattre de la pratique quotidienne de leur métier, de leurs difficultés, de leurs réussites et échecs. Plusieurs outils sont en place pour cela : les outils web (blog, page facebook), les « cafés » mensuels SNJ, véritables occasions de rencontre et de débat, une permanence téléphonique, et désormais un « référent » déontologique, plus spécialement chargé de ces questions. Avec le concours de chacun, le référent peut relever des faits, relayer des questions, animer un débat, rechercher des solutions, et, via le SNJ, interpeller les responsables concernés. Conditions de travail, règles déontologiques, place du marketing… Pour ne pas laisser faire, encore faut-il être au courant, et échanger !
Que conseillez-vous aux journalistes de l’océan Indien qui pensent subir une censure, ou sont contraints à une tâche qu’ils jugent déontologiquement inacceptable ?
Il faut réagir sans délai, et pour cela il faut déjà bien connaître la charte ! La charte est reconnue dans l'ensemble de la profession, aucun journaliste, aucun rédacteur en chef, aucun directeur de la publication ne peut valablement ni moralement s'y opposer. Evidemment, exposés aux contraintes financières, aux prises avec la concurrence, soumis à des pressions internes (publicité) ou externes, ils peuvent -sans toujours s'en apercevoir- franchir la ligne rouge de l'éthique professionnelle. C'est alors le devoir de tout journaliste de leur rappeler la règle. C'est l'intérêt aussi du media que ce rappel ait lieu à temps ! Les dégâts d'une mauvaise information, d'une faute journalistique sont potentiellement immenses, car pour le titre c'est un dommage sur l'image, sur la marque et sa réputation. Contrairement à ce que certains dirigeants voudraient croire, la déontologie ne menace pas leur rentabilité : au contraire, elle protège durablement la réputation du titre, garantit son indépendance, sa liberté de parole, son sérieux et donc, in fine, son audience.
Propos recueillis par Véronique Hummel
Pour contacter Emmanuel: snjreunion@gmail.com ou emmanuel.dinh@laposte.net, tél. 06 92 30 22 23.
A lire aussi :
- L'info en continu, un « message bruyant mais creux » où « les discours alternatifs trouvent difficilement leur place » http://television.telerama.fr/television/l-info-en-continu-machine-a-extremisme,114212.php#xtor=EPR-126-newsletter_tra-20140703
- « Le problème, c'est que si vous devez produire beaucoup de papiers, vous n'avez pas le temps de faire autre chose. » http://www.lexpress.fr/actualite/medias/course-a-l-audience-uniformisation-le-journalisme-web-tire-vers-le-bas_1556491.html

vendredi 11 juillet 2014

Scoop : il ne s’est rien passé le 15 septembre 2012 !

(Copie d'écran du site ipreunion.com)
On ne sait s’il vaut mieux en rire ou en pleurer. Le 10 juin dernier, le procureur de la République de Saint-Denis rendait un « Avis de classement » concernant les violences exercées le 15 septembre 2012 contre deux journalistes dans l’exercice de leurs fonctions, alors qu’ils couvraient une conférence de presse du député Thierry Robert devant la préfecture à Saint-Denis.
Il a donc fallu presque deux ans à la justice pour estimer qu’il ne s’était rien passé ce jour-là. Ou si peu… Dans le document envoyé à notre confrère Edouard Marchal (frappé à coups de pieds et de poings, jeté à terre), il est écrit : « la personne qui a commis l’infraction dont vous avez été victime n’a pas été identifiée. Il est possible que dans votre plainte, vous ayez visé quelqu’un que vous soupçonniez ; mais dans ce cas, l’enquête n’a pas permis de trouver des preuves suffisantes contre cette personne. Par conséquent, il n’est pas possible de poursuivre cette affaire. En cas d’élément nouveau, vous serez tenu informé ».
Le Syndicat national des journalistes en reste bouche bée. Les photos et vidéos de cet incident sont encore visibles en ligne. Certes, depuis, certains visages ont été floutés. Mais ces documents sont suffisamment clairs pour que la justice puisse identifier les agresseurs. Ah, c’est vrai, l’un des articles est en accès payant. Mais si la justice est trop pauvre pour l’acheter, le SNJ se fera un plaisir de lui offrir la somme de 0,79 € pour lui permettre cet achat.
Le SNJ, premier syndicat de la profession, s’étonne du classement des plaintes de notre confrère Edouard Marchal et de notre consoeur Maïmouna Camara. Le député Robert a-t-il été entendu par la justice sur les agissements de ses proches ? Car si la justice ne connaît pas les noms de l’ensemble des personnes présentes ce jour-là, elle connaît forcément celui du député.
Encore une fois, la justice semble protéger les élus et gens de pouvoir au détriment des victimes. Le SNJ se réserve le droit de contester cette décision de classement, et de faire le maximum pour que justice soit faite.

Les liens vers les articles en ligne :
http://www.clicanoo.re/index.php?page=archive.consulter&id_article=339432&acheter=oui

lundi 26 mai 2014

Café syndical vendredi 30 mai: "Savoir lire sa fiche de paie"


Notre atelier "Savoir lire sa fiche de paie" avait connu un vrai succès lors du stage "Droits des pigistes" en mars-avril dernier. Et les récents événements nous confirment que beaucoup de journalistes lisent trop tard leur bulletin de salaire, seulement lorsqu'ils sont confrontés à de graves difficultés.
On a vu ainsi toute une rédaction réunionnaise découvrir que l'employeur pratiquait un abattement illégal sur les cotisations, ce qui avait pour conséquence de diminuer les allocations de chômage pour les journalistes qui demandaient une rupture conventionnelle de contrat. On a aussi vu des journalistes en congé de maternité ou en arrêt de travail (pour maladie) dont les revenus étaient quasiment diminués de moitié.
Pour prévenir le mal avant de le guérir, le Syndicat national des journalistes vous invite à participer au prochain café syndical sur le thème "Savoir lire sa fiche de paie".
Rendez-vous vendredi 30 mai à partir de 19 heures aux Pot'irons (face à la CGSS, boulevard Doret) à Saint-Denis.
D'autres questions pourront également être abordées. Chacun/e paie sa consommation.
Renseignements: 06 92 01 52 99, 06 92 91 03 87.

Le bureau du SNJ 974

samedi 10 mai 2014

Journalistes en difficulté, ne restez pas seuls!


Soutenus par le SNJ, les journalistes du Courrier picard ont gagné (voir http://cp-en-greve.tumblr.com/post/85228572898/9-mai-olivier-reintegre). Même si cette grève s'est passée à 10.000 km de La Réunion, elle doit rester dans nos mémoires. D'abord parce que parmi les grévistes se trouve un ancien du Quotidien de La Réunion. Et surtout parce que cet événement prouve de manière éclatante que la solidarité des journalistes, même dans une période de crise économique, peut faire reculer une direction sûre de son pouvoir (en l'occurrence le groupe belge Rossel, propriétaire de la Voix du Nord).
Il faut qu'on s'en souvienne à La Réunion, dans les médias où des journalistes se trouvent en difficulté et se sentent bien seuls... souvent dans des entreprises à taille familiale, où on n'ose pas contester l'employeur. Les intéressés ne doivent pas non plus hésiter à contacter le SNJ, car bien souvent leur cas n'est pas isolé.
L'exemple de nos confrères du Courrier picard nous montre qu'il n'y a pas de fatalité!

Le bureau du SNJ 974

vendredi 2 mai 2014

Le 1er mai travaillé: payé double et récupéré


La fête du Travail, le 1er mai, a une place particulière dans le calendrier: c'est un  jour férié et chômé.
Pour les journalistes, l'application des textes se résume ainsi:
1. La Convention collective nationale des journalistes inclut le 1er mai dans les jours fériés dont le travail prête à rémunération.
2. Le Code du travail établit une distinction, à propos du travail du 1er mai, pour les établissements qui, en raison de leur activité, ne peuvent interrompre le travail. Pour ces établissements, dont la presse fait partie, les salariés ont droit, en plus de leur salaire correspondant au travail accompli, à une indemnité égale au montant de ce salaire.
3. L'indemnité spéciale s'ajoute au repos compensateur prévu par la Convention collective.
4. Le travail du 30 avril ne peut être considéré comme une anticipation du travail du lendemain.
Conclusion: les journalistes qui ont travaillé le 1er mai ont droit à la récupération de ce jour et à son double paiement.
(Merci à François Boissarie, comité national du SNJ)

jeudi 17 avril 2014

Déclaration de revenus : 7650 € à déduire des salaires du journalisme


La saison des déclarations de revenus est de retour : nous recevons ou allons recevoir les documents nécessaires. Comme chaque année, le Syndicat national des journalistes vous propose un petit pense-bête, à lire sur note site national (http://snj.fr/spip.php?article915).
Quelques points importants :
-          Cette allocation, d’un montant de 7650 euros, est à déduire des revenus imposables tirés de la profession, pour une activité à temps plein ou à temps partiel. Il faut faire la soustraction et indiquer dans la déclaration (au bas de la page 2 ou dans l’espace dédié sur les télé-déclarations) : Le journalisme ayant constitué en 2013 mon activité professionnelle, j’ai déduit 7650 euros des salaires imposables, tirés de ma profession, au titre de l’allocation pour frais d’emploi des journalistes.
-          Il n’est pas nécessaire de posséder la carte de presse pour bénéficier de l’allocation pour frais d’emplois. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas la demander ! Car la carte de presse permet de vérifier que l’employeur respecte la législation concernant les journalistes. Et elle est légitimement exigée pour l’entrée dans certains sites de reportage.
-          Profitez-en pour vérifier comment sont calculées vos cotisations sur vos bulletins de salaire (voir ici : http://snjreunion.blogspot.com/2014/03/journalistes-cotisez-100-la-securite.html). Le SNJ alerte depuis longtemps sur les abattements abusivement pratiqués. Ils donnent l’illusion d’un salaire net plus élevé mais réduisent en réalité votre future retraite, l’indemnisation du congé de maternité et les allocations de chômage. Certains journalistes réunionnais s’en mordent actuellement les doigts. Attention ! Contrairement à une confusion savamment entretenue, le refus de ces abattements ne supprime pas l’allocation pour frais d’emploi. Voir ici pour plus de détails : http://snj.fr/spip.php?article4558

Le bureau du SNJ 974


dimanche 9 mars 2014

Journalistes, cotisez à 100% à la Sécurité Sociale !

Attention aux abattements (colonne de gauche). Le salaire net, au bas du bulletin, peut sembler plus élevé, mais la retraite et certaines prestations de santé peuvent être réduites. Si vous voulez cotiser à 100%, vérifiez que les cotisations sont calculées sur la base du salaire brut (colonne de droite) .
Voir ses revenus baisser lors d'un congé de maternité ou de paternité, c'est une mauvaise surprise. C'est pourtant ce que vivent nombre de journalistes qui se rendent compte, hélas, trop tard, qu'ils ont cotisé seulement à 70%  à la Sécurité sociale
Lorsque l'employeur paie des cotisations pour ses salariés, il a envie d'en payer le moins possible. A trois conditions expresses, la réglementation l'autorise à pratiquer un abattement de 30% sur les cotisations patronales et salariales à la Sécurité sociale, au logement et au transport. Les autres cotisations ne peuvent être abattues.
Les trois conditions que l’employeur doit respecter: 
1) consulter les salariés sur leur option (cotiser à 100% ou 70% à la Sécurité sociale?) 
2) respecter le plafond annuel de 7600 € au delà duquel ces cotisations reviennent à 100% 
3) appliquer l’abattement aux seuls journalistes titulaires de la carte
S'il applique cet abattement, en respectant les trois conditions posées, nous, journalistes, payons une cotisation plus faible et donc recevons un salaire net plus élevé. Vous suivez? Pour un salaire de 2000 € net, le "gain" apparent est d'environ 90 € par mois. Ainsi beaucoup de journalistes préfèrent cotiser moins pour gagner plus (voir photo). Même si nous, au SNJ, on leur a déjà expliqué qu'en cotisant moins ils percevront une retraite minorée. Comme la retraite semble loin, et que la communication officielle explique que nous n'aurons plus de retraite (1), nos alertes sont rarement prises au sérieux.
Ainsi, beaucoup de journalistes se contentent de regarder la dernière ligne de leur fiche de paie, avec le salaire net, sans observer les lignes en haut à gauche, où l'on voit sur quelle base sont calculées les cotisations. Si cette base est inférieure au salaire brut de référence (lignes supérieures), il y a des risques pour que vos cotisations soient minorées. Ce qui baissera le niveau de votre future retraite de base et celui d'une prochaine indemnisation de sécurité sociale. 
Heureusement certains textes (comme la convention collective des journalistes) prévoient le maintien du salaire intégral en cas de maternité... Mais ça ne marche pas pour les précaires! Ainsi, une journaliste pigiste devra se contenter d'environ la moitié de son salaire. Et si ce revenu est encore minoré de 30%, on vous laisse faire le calcul...
Quant au congé de paternité, rien n'oblige (sauf négociation d'entreprise) l'employeur à garantir le salaire au papa qui tient -à juste titre- à passer du temps avec son bébé. Il verra donc son salaire minoré.
Alors, attention à vos cotisations ! N'hésitez pas à demander à votre employeur de vous faire cotiser à 100% à la Sécurité sociale. Il doit respecter votre choix
Le bureau du SNJ 974

(1) Contrairement à ce que diffuse cette idéologie malsaine, la retraite par répartition (qui provient de nos cotisations) sera toujours plus efficace que les retraites par capitalisation. Tout simplement parce que les retraites par capitalisation ne peuvent concerner que ceux qui gagnent actuellement assez d'argent pour en déposer à la banque!

jeudi 6 mars 2014

A vendre tee-shirts du SNJ


Le SNJ s'affiche en noir, blanc, rouge et vert. Mettant en avant les principes de sa charte de déontologie, le Syndicat national des journalistes vous propose des tee-shirts noirs ou blancs, siglés avec son logo et déclinant les valeurs professionnelles: éthique, qualité, pluralisme, liberté, responsabilité...
Tee-shirts à vendre (tailles M et L) 15 € pour les adhérents, 20 € pour les non-adhérents. S'adresser à Yannick (06 92 66 17 64) ou Emmanuel (06 92 30 22 23) dans le Sud, ou à Véronique (06 92 01 52 99) dans le Nord.

mardi 4 mars 2014

Non à l'emploi abusif du mot "pigiste"!

Martine Rossard (deuxième à partir de la gauche), référente "pigistes" au SNJ, animait le stage. (Photo Julien Azam)
Une quinzaine de journalistes, dont une majorité de pigistes, ont participé au stage "Droits des pigistes" organisé les 28 février et 1er mars à Sainte-Marie (lire post précédent). Ces deux journées, animées par Martine Rossard, référente "pigistes" du Syndicat national des journalistes, ont été riches d'échanges entre personnes issues de médias très différents. Audiovisuel public ou privé, presse écrite régionale... Les débats ont prouvé qu'au-delà de la variété des expériences, les préoccupations sont souvent proches: la précarité est partout, il faut connaître ses droits pour les faire respecter. Les participants ont dénoncé l'emploi abusif du mot "pigistes" pour des journalistes qui sont en réalité recrutés en CDD, à la fois dans l'audiovisuel et dans la presse écrite, mais avec des rémunérations dérisoires. Cette confusion des mots permet malheureusement de maintenir un flou administratif propice aux arnaques. Les stagiaires ont également appris à décrypter les pièges d'un bulletin de salaire, exercice qui devrait être réalisé beaucoup plus souvent pour éviter les arnaques.

Le bureau du SNJ 974

dimanche 9 février 2014

Droits des pigistes: le programme du stage

(Photo E.D.)
Des journalistes "pigistes" payés sur facture, ou contraints de se déclarer comme auto-entrepreneurs, ça existe toujours... et c'est illégal. Pour que les journalistes concerné(e)s puissent faire valoir leurs droits, le SNJ Réunion-océan Indien organise une formation "Droits des pigistes" les 28 février et 1er mars prochains à Sainte-Marie. Ce stage sera animé par Martine Rossard (référente "pigistes" au SNJ à Paris) et ouvert à tous les journalistes pigistes de La Réunion. Seront aussi bienvenus les journalistes qui risquent de devenir pigistes bientôt, et les confrères et consoeurs élus dans les entreprises.

Au programme:
Vendredi 28 février: 
9 heures. Accueil, présentation des participants.
10 heures. L'article L. 7112-1, ce qu'est un journaliste pigiste et ce qu'il n'est pas: ni "indépendant" ni auto-entrepreneur. Et s'il est contraint de travailler ainsi, comment faire. Rémunération, droits légaux et conventionnels. Les obligations du journaliste pigiste (déclarer les autres collaborations, loyauté...). Echanges et témoignages des participants.
Vers 12 heures: repas
13h30. Demander et conserver sa carte de presse (avec Flavien Rosso, délégué régional pour la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels).
15 heures. Le droit à la formation, avec Sandrine Fontaine (Opcalia).
16h30. Modification et rupture du contrat de travail du journaliste pigiste.

Samedi 1er mars:
9 heures. Atelier "savoir lire sa fiche de paie". Que chaque participant(e) apporte deux bulletins de salaire, un de début d'année, un de fin d'année civile. Discussion sur les couvertures Sécurité sociale et prévoyance (Audiens) obligatoires, la complémentaire santé, l'assurance sécurité reportage, les prestations d'Audiens. La santé des journalistes pigistes: arrêt maladie, congé maternité, accident du travail.
Vers 12 heures: repas.
13h30. Suite des thèmes de la matinée. Droits d'auteur (rappel de la loi Hadopi).
Discussion autour de la charte d'éthique du SNJ, avec le référent "déontologie".

Stage gratuit. Télécharger le questionnaire suivant, et renvoyer les réponses à snjreunion@gmail.com. Ou l'imprimer, le remplir et le faire parvenir à un(e) élu(e) SNJ.



Info pratique.
Stage au Case Le Verger (près du lycée Le Verger à Sainte-Marie) vendredi 28 février et samedi 1er mars de 9 heures à 17 heures. Parking facile et gratuit. Accès possible par Car jaune (ligne G).
Repas à la charge des participants. Possibilité de manger à proximité (snacks, self-service...).
Matériel: que chaque participant apporte deux fiches de paie (voir ci-dessus), éventuellement contrats ou autres documents à étudier. Apporter de quoi prendre des notes.
Pour s'inscrire: snjreunion@gmail.com. Renseignements: 06 92 01 52 99. Clôture des inscriptions le 20 février.

PS: déjà quelques informations pratiques ici: http://snj.fr/spip.php?article4314, http://lyonpiges.fr/?p=3109

vendredi 31 janvier 2014

Le bonus Cospar intégré dans les salaires... c'est un droit

Le SNJ dans la manifestation pour le Cospar, 29 novembre 2013.

Les journalistes du Quotidien avaient montré l'exemple. Avec le SNJ et suite à une grève de deux semaines pour l'augmentation de salaires, ils avaient obtenu dès 2011 l'intégration du bonus Cospar dans les salaires. A Antenne-Réunion, la direction a accordé cette intégration fin 2011. Et la bonne nouvelle vient de tomber au Journal de l'île de La Réunion: la prime est intégrée dans les salaires à partir de janvier 2014. Ceci après la mobilisation du SNJ et du collectif "Cospar - 117 sacrifiés".
D'autres médias n'ont jamais payé ce bonus, ce qui est dommage. Le SNJ soutiendra tous les journalistes qui  revendiqueront l'intégration de cette prime dans leurs salaires, puisque de nombreux journalistes réunionnais y ont droit. Sans oublier que les pigistes, présumés en CDI (contrat à durée indéterminée) à temps partiel, ont également droit à cette prime, proratisée en fonction du temps de travail.

Le bureau du SNJ 974


mardi 28 janvier 2014

Café syndical: "Le journalisme et les people"

Copie d'écran de la Une du JIR du 11 janvier 2014.

La presse britannique n'en revient pas (*): les médias français ont accordé plus d'importance à la politique économique du président de la République qu'à sa vie privée!
Entre confrères/consoeurs de cultures différentes, ces divergences sont de bonne guerre. Et cela nous incite à nous pencher sur le traitement journalistique de ces affaires de coeur... mais de coeur d'hommes de pouvoir. Devons-nous rougir de ces choix éditoriaux? Ou au contraire nous en féliciter? Faire plus de place au journalisme "people"? Quelle incidence cela a-t-il sur notre travail quotidien?
De tout cela, le SNJ vous invite à discuter vendredi 7 février à partir de 19 heures, à l'occasion de notre café syndical sur le thème "Le journalisme et les people". Rendez-vous aux Pot'irons (face à la CGSS à Saint-Denis). Chacun(e) paie sa consommation.


Le bureau du SNJ 974


PS. Dès maintenant, réservez deux jours, les 28 février et 1er mars, pour un stage syndical sur les droits des journalistes pigistes. Stage qui s'adresse aux pigistes, à ceux qui les recrutent, et aux journalistes contraints de travailler comme "auto-entrepreneurs". Le SNJ 974 vous tiendra informé.

(*) http://www.theguardian.com/world/2014/jan/15/french-press-hollande-politics-sex-life-social-democrat?CMP=twt_gu 
Lire aussi ici: http://www.theguardian.com/lifeandstyle/2014/jan/21/first-lady-sexist-job-valerie-trierweiler

dimanche 26 janvier 2014

Moins de demandes de cartes de presse en 2013


La Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels vient de révéler ses statistiques pour l'année 2013. 
Premier constat: la baisse nationale du nombre de cartes de presse. 36 823 cartes ont été délivrées l'année dernière contre 37 012 en 2012. Soit presque deux cents de moins.  Une constance dans la diminution donc, puisque, malgré un rebond en 2012, le nombre "d'encartés" baisse régulièrement depuis cinq ans, après le pic enregistré en 2009 avec 37 309 cartes.
Cette diminution se constate tout particulièrement sur les premières demandes. La commission a octroyé 1 716 premières cartes en 2013, contre 1 993 en 2012 et 2162 en 2006, il y a à peine sept ans.
C'est un indice fort de la situation de la profession, d'autant qu'il se conjugue avec une précarisation de plus en plus importante. Le nombre de pigistes, CDD (contrats à durée déterminée) et chômeurs représente 25% de la totalité des cartes, mais surtout 66% des premières demandes, contre 61,5% l'année dernière.
Ces statistiques confirment également la féminisation de la profession puisque 46% des journalistes sont désormais des femmes, contre 45,75% l'an passé.
Il est encore trop tôt pour connaître le détail du nombre de cartes région par région. On saura autour du mois de juin si le nombre total de cartes a progressé ou diminué à La Réunion, où il était de 231 en 2012.

A La Réunion, ce que l'on peut déjà dire, c'est qu'il y a eu, comme au niveau national, moins de premières demandes, avec 14 dossiers contre 17 en 2012, avec une égalité totale entre hommes et femmes (7 chacun). Onze nouvelles cartes ont été attribuées (contre quinze l'année précédente), une a été refusée et deux dossiers sont toujours en examen.

Le bureau du SNJ 974

jeudi 16 janvier 2014

Bonne année 2014! (et un petit conseil pratique)


En ce mois de janvier 2014, le SNJ Réunion-océan Indien vous souhaite une bonne année, même si le contexte économique est difficile pour tout le monde.
Alors, justement, commençons par un petit conseil pratique, ça peut toujours servir, surtout aux pigistes.
Si vous menez une action en justice notamment aux prud’hommes et que vous avez des petits revenus, vous pouvez bénéficier de l’aide juridictionnelle: c’est-à-dire une prise en charge totale ou partielle des frais de justice et honoraires d’avocat. Pour en bénéficier en 2014, la moyenne mensuelle de vos revenus sur 2013 doit avoir été inférieure à 936 euros pour l’aide juridictionnelle totale et à 1404 euros pour l’aide juridictionnelle partielle sans compter des majorations pour charges de famille. 
Si vous dépassez ces plafonds, vérifiez le contrat concernant votre assurance multirisque habitation ou celui de votre carte bancaire, vous bénéficiez peut-être d’une assistance juridique permettant aussi la prise en charge de ces frais et honoraires. 
Pour plus d’informations, voir ici.