vendredi 14 décembre 2018

Non à la surenchère anti-journalistes des deux Robert !

C’est très tendance chez les élus réunionnais : menacer et faire pression sur la presse. Dernière initiative en date : Thierry Robert a appelé lundi le patron du Journal de l’île de La Réunion, Abdul Cadjee. L’ancien député et maire, qui se revendique désormais comme « citoyen Lambda », a menacé l’homme de presse, lui promettant que si le JIR reparlait à nouveau de Thierry Robert, il (A. Cadjee) le regretterait. Pour parfaire le tableau, l’ancien élu a enregistré son monologue et l’a posté sur sa page Facebook.
Le SNJ a compté : il s’agit là de la quatrième attaque de la presse en 8 ans par le même Thierry Robert ou son entourage. Ce n’est pas parce que le SNJ (premier syndicat de la profession) dénonce la collusion entre JIR et Didier Robert que nous pouvons tolérer les agissements du multirécidiviste Thierry Robert. Ce n’est pas parce que nous déplorons les pressions effectuées sur les journalistes par la direction du JIR que nous resterons silencieux face aux menaces d’un ancien député contre cette direction. Ce n’est pas parce que Didier Robert et Thierry Robert se sont lancés dans le stupide concours du plus-méchant-ennemi-des-journalistes que nous pouvons tolérer ces attaques.
Celles-ci sont d’autant plus graves qu’elles encouragent le grand public à mépriser, dénigrer et agresser les journalistes. Ce que certains Gilets jaunes ne se sont pas privés de faire. Alors, Messieurs les élus ou ex-élus, arrêtez cette surenchère ! Le concours du Robert le plus anti-journalistes n’a pas sa place dans une démocratie.
                                                                                                                          La section SNJ 974

samedi 8 décembre 2018

Plainte contre les journalistes : un peu de décence, Monsieur Didier Robert !


             

Monsieur Didier Robert n'a visiblement pas apprécié d'être mis en cause par Le Quotidien à propos de sa rémunération de PDG de la SPL Réunion des musées régionaux. Vendredi, il a annoncé qu'il engageait «une procédure de plainte pour diffamation et propos mensongers à l'encontre du journal Le Quotidien », de sa directrice de publication et de l'auteur de l'article.
Mais le courroux du président de Région ne s'arrête pas là. Il a aussi annoncé le dépôt de plaintes pour « incitation à la haine, à la violence et au meurtre » contre Le Quotidien et deux organes de presse qui ont repris ses informations, Free Dom et Imaz Press Réunion, au motif qu'il aurait été la victime de menaces de mort.
Qu'un élu qui s'estime injustement attaqué porte plainte pour diffamation n'a rien d'inhabituel – on verra bien ce que la justice en dira. Qu'il assimile une enquête sur ses revenus à une « incitation à la haine et au meurtre », c'est une ligne de défense beaucoup moins ordinaire et qui ne saurait rester sans réponse. Pointer les conditions de rémunération d'un président de Région, ce serait vouloir sa mort ? Un peu de mesure et de décence, Monsieur Robert !
Le Quotidien et les autres médias incriminés n'ont jamais appelé à la violence envers qui que ce soit. Les accusations gravissimes proférées par le président de Région visent manifestement à réduire la presse au silence sur des sujets qui, ne lui en déplaise, sont d'intérêt public.
En tenant des propos aussi outranciers dans une période aussi sensible, Monsieur Robert, qui se dit attaché à la liberté de la presse, contribue en réalité à entretenir l'animosité d'une partie du public envers les journalistes, déjà régulièrement exposés à des manifestations de haine et de violence dans l'exercice de leur métier.
Le Syndicat national des journalistes, premier syndicat de la profession, appelle le président de Région à faire preuve de retenue et exprime son total soutien aux confrères mis en cause.

Fait à Saint-Denis, le 8 décembre 2018