vendredi 28 décembre 2012

Condamné pour licenciement sans motif d'un pigiste régulier

L'histoire intéresse tous les journalistes pigistes de La Réunion, qu'ils aient ou pas une carte de presse, et même s'ils ne disposent (malheureusement) pas de vrais bulletins de salaires.
Remercié  par simple coup de fil en 2011 après 4 ans de collaboration,  un journaliste pigiste de L’Equipe 24/24  vient d’obtenir la reconnaissance du licenciement sans cause réelle et sérieuse et ses indemnités. L’entreprise avait voulu faire croire aux Prud’hommes de Boulogne (92) que  la rémunération à la pige “est juridiquement consacrée comme un mode de collaboration se distinguant des collaborations s’exerçant dans le cadre d’un contrat de travail”. Tout en arguant d’une succession de CDD (contrats à durée déterminée). 
Mais l’avocat du confrère (cabinet Grumbach, Paris) a rappelé les fondamentaux. Il s’agit d’un journaliste professionnel et d’une collaboration régulière et durable, avec présomption de contrat de travail comme pour toute collaboration moyennant rémunération entre une entreprise de presse et un journaliste professionnel. Et les “contrats de pige” ne répondaient pas aux conditions légales des CDD. Les juges ont reconnu l’existence du lien de subordination et écarté l’hypothèse de CDD successifs. Ils ont donc considéré que Laurent était pigiste régulier titulaire d’un CDI (contrat à durée indéterminée) à qui l’employeur devait fournir du travail. 
En raison des “manquements graves” de l’Equipe 24/24, Laurent a obtenu la résolution  judiciaire de son contrat de travail  produisant les effets d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse. D’où la condamnation de L’Equipe 24/24  à lui verser à ce titre plus de 7000 euros sans compter près de 5000 euros de préavis et indemnités de licenciement. Et, cerise sur le gâteau, 1000 euros au titre de dommages et intérêts pour perte du droit individuel à la formation (DIF). Sans oublier la remise des certificat de travail et attestation pour Pôle emploi conformes au jugement, sous astreinte de 30 euros par jour.  On verra si l’employeur ose faire appel.
Le bureau du SNJ Réunion
avec les référents "pigistes" du SNJ

jeudi 20 décembre 2012

Journalistes, ne vous laissez pas abattre!

Chaque année, l'employeur doit demander aux journalistes d’opter, avant le 31 décembre, pour ou contre un abattement sur leurs cotisations sociales à la Sécurité sociale (CGSS). Nous vous recommandons de refuser cet abattement, même s'il augmente votre salaire net actuel. 
Si vous acceptez cet abattement de 30%, vous aurez demain une couverture retraite gravement amputée sur la pension versée par la Sécu. Nous ne savons pas quelle retraite nous percevrons plus tard, mais nous sommes sûrs que moins nous cotisons, moins nous percevrons. Nous vous conseillons également de cotiser à 100% pour les retraites complémentaires, lesquelles ne sont pas visées par l'abattement proposé par les employeurs.


Deux chiffres à retenir par les journalistes


Si un journaliste en 2013 perçoit moins de 44.632 euros, sur l'année, il doit à partir de 35-38 ans réfléchir à deux fois avant d'opter pour l'abattement sur les cotisations à la Sécurité sociale.

1) POURQUOI 44.632 E BRUTS ANNUELS en 2013 :  
a) Le plafond de la Sécu, en 2013, sur lequel sont calculés les cotisations est de 37.032 euros. Il est révisé chaque année. 
b) Si le journaliste opte pour la déduction sur ses cotisations Sécu, il faut ajouter 7600 euros au salaire brut, au titre du plafond  annuel pour les journalistes. (Un plafond à ne pas confondre avec celui de l’allocation fiscale : 7650 euros)
Si le journaliste ne veut subir aucun préjudice pour sa retraite, il lui faut donc avoir au moins 44.632 € de salaire brut annuel (37.032 + 7600) soit, en 2013, 3433 euros bruts x 13 mois.
2) POURQUOI DÈS 35 - 38 ans ? 
a) L'âge de prise de retraite réelle oscille entre 59 et 62 ans.
b) Les 25 meilleures années sont souvent les dernières ! 
c) Un journaliste (comme tout salarié) a tendance à évacuer (très) loin la perspective de sa retraite. 
Le SNJ 974 (avec les référents retraites du SNJ)

vendredi 14 décembre 2012

Journalistes demandeurs d'emploi: gardez votre carte de presse!

C'est une très mauvaise surprise pour l'une de nos consoeurs, qui vient de s'inscrire à Pôle emploi Réunion. Elle vient de découvrir que ses allocations de chômage seront diminuées de 200 euros par mois, tout simplement parce qu'elle n'est plus titulaire de la carte d'identité des journalistes professionnels (carte de presse).
A sa grande déception, l'agent de Pôle emploi lui a montré une circulaire (datant de 2011) qui dit explicitement: "Pour se prévaloir de la qualité de journaliste auprès du régime d'assurance chômage (...), les salariés (...) doivent être titulaires de la carte d'identité professionnelle visée à l'article L. 7111-6 du code du travail". Sans carte de presse, les journalistes demandeurs d'emploi reçoivent donc une indemnisation inférieure à celle de leurs confrères "cartés". Le SNJ s'étonne de ces dispositions, car les cotisations sont calculées de la même manière pour tous.
Pour l'instant, il est urgent d'informer l'ensemble de nos confrères/consoeurs de ce texte qui pénalise tous ceux qui sont abusivement privés de carte. C'est malheureusement une situation fréquente à La Réunion, où l'employeur refuse de respecter la convention collective et établit des fiches de paie illégales, ou oblige les journalistes à travailler sous statut d'auto-entrepreneur (qui ne donne pas droit à une indemnisation).
Le SNJ encourage tous les journalistes à refuser, dans la mesure du possible, ces situations illégales. Quant à ceux qui y sont malheureusement contraints par le rapport de force, le SNJ leur conseille de garder précieusement toutes les preuves de leur travail, ce qui permettra éventuellement de faire reconnaître a posteriori leur statut de journaliste, et de percevoir les indemnités dues.
Le bureau du SNJ 974

Attention:  
1. Les journalistes chômeurs ont droit à la carte de presse pendant deux ans, mais pas plus. Ils peuvent donc demander le renouvellement deux fois.
2. Si la période de chômage intervient pendant l'une des deux années de stage (qu'on sorte d'une école ou non), le journaliste stagiaire ne peut conserver sa carte.

vendredi 23 novembre 2012

Journalistes payés comme "contributeurs"

L'affaire n'est pas terminée mais mérite qu'on en dise quelques mots, même à 10.000 km de Paris. Car il n'est pas rare qu'on fasse travailler à La Réunion des journalistes sans respecter la loi, ce qui les prive de nombreux droits.
Quarante-deux anciens salariés d'Evene, une filiale du groupe Figaro, avaient saisi en 2011 le conseil des Prud'hommes pour dénoncer un licenciement abusif, des contrats de travail illicites ainsi que la non-reconnaissance de leur statut de journaliste. Parallèlement, l'inspection du travail a saisi la société devant le tribunal correctionnel au motif de travail dissimulé: l'audience a eu lieu le 12 novembre dernier à Paris.
Résumons: la procureure a requis une amende "qui ne soit pas inférieure à 50.000 euros" et la publication de la condamnation dans Le Figaro contre le site d¹actualité culturelle Evene (groupe Figaro) accusé de travail dissimulé devant la 31e chambre correctionnelle du TGI de Paris.
Le SNJ est partie civile dans cette affaire aux côtés de 32 journalistes (dont la rédactrice en chef) sur le PV de l'inspectrice du travail. Les juges ont posé beaucoup de questions et ont semblé percevoir la réalité du travail dissimulé. Les intéressés et l'inspectrice ont dénoncé le système: jusqu¹à 30 stagiaires, des "contributeurs" (articles, critiques, couvertures de festival, interviews) payés en droits d¹auteur Agessa, horaires imposés, application de la convention collective Syntec aux salariés permanents (technique, commercial et quelques membres de la rédaction). 
Le président d¹Evene (et directeur général adjoint du Groupe Figaro) a contesté qu'Evene soit une entreprise de presse, que les contributeurs soient des journalistes ("ils rédigeaient des "notices"), qu'ils n'aient pas été déclarés aux organismes sociaux puisqu'ils l'étaient à l'Agessa. Il a argué de sa bonne foi "on a régularisé quand on a eu un doute" (après le contrôle de l'IT)... 
Les salariés rappellent que cette "régularisation" a été suivie, 11 jours plus tard, par l'annonce d'un plan de départs massifs touchant exclusivement la rédaction d'Evene. Le jugement est attendu pour le 17 décembre. Le Conseil des Prud'hommes de Paris statuera aussi sur ce dossier en mars 2013.

Le SNJ 974, avec le pôle Pigistes du SNJ

mercredi 31 octobre 2012

Les CDD à répétition peuvent coûter très cher


Les responsables de télévisions régionales, sociétés de production audiovisuelle ou radios locales devraient tenir compte d'un récent jugement, sous peine de risquer gros, même à 10.000 km de Paris.
Le conseil des Prud’hommes de Nanterre, en juillet dernier, a requalifié en CDI (contrat à durée indéterminée) la collaboration d’un journaliste de M6 ayant totalisé plus de 160 CDD (contrats à durée déterminée) successifs entre juin 2007 et mars 2011, et privé de travail sans procédure de licenciement. Selon le jugement, M. X était JRI (journaliste reporter d'images), Les contrats conclus montrent qu’il intervenait quasi-exclusivement pour des émissions d’information, qui  constituent une partie importante de la grille des programmes audiovisuels. 
Le conseil des Prud’hommes a donc requalifié les CDD en CDI dès le premier contrat en condamnant M6 à une indemnité de requalification. Il a aussi prononcé la résolution judiciaire du contrat de travail à la date du dernier CDD et condamné l’employeur à verser préavis, indemnités de licenciement, indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, primes d’ancienneté et rappel de salaires pour un montant supérieur à 50 000 euros sans compter 900 euros au titre de l’article 700 (frais de procédure). 
Notre confrère a de plus obtenu l’obligation pour M6 de lui remettre –sous astreinte de 30 euros par jour- un certificat de travail, le solde de tout compte, les bulletins de salaire sur quatre mois et une attestation pour Pôle emploi. Après plus d’un millier de sujets à son actif pour le journal télévisé et des magazines de la chaîne, notre confrère s’était inquiété d’une forte baisse de son volume de travail et avait écrit au service des ressources humaines. Faute de réponse il avait pris un avocat et saisi les Prud’hommes. Il vient enfin de toucher son chèque et ses documents de fin de contrat.
L’audiovisuel use et abuse des CDD sur des postes permanents. Rappelons que le CDD, obligatoirement écrit, est limité aux cas de remplacement d’un salarié absent, accroissement temporaire de l’activité, emplois à caractère saisonnier ou, dans certains secteurs, “en raison de la nature de l’activité exercée et du caractère par nature temporaire” de ces emplois (article L 1242-2 du Code du travail).  
Notre confrère espère bien que ce jugement positif encouragera des journalistes connaissant la même situation à saisir la justice. Mais les représentants du personnel de l’entreprise peuvent préalablement intervenir pour obtenir une requalification d’un CDD abusif en CDI. A défaut, sauf opposition de l’intéressé, un syndicat peut agir en justice en faveur du salarié concerné (L 1247-1).
(Source: Pôle Pigistes du SNJ)

samedi 13 octobre 2012

Liberté de la presse: tous concernés!


Quatorze participants vendredi soir au deuxième café du SNJ, c'était parfait pour débattre sur la liberté de la presse! Nous avons eu le plaisir d'accueillir trois personnes qui pratiquent d'autres métiers que le journalisme (agent de Pôle emploi, ou artiste indépendant) et qui ont ainsi montré leur attachement à la liberté de la presse.
Il est intéressant de noter les points communs entre des professions radicalement différentes: la volonté des employeurs de recruter des jeunes dociles et peu formés, afin de limiter les contestations sur les conditions de travail.
Nous avons bien entendu évoqué l'affaire de l'agression des journalistes par les proches d'un député-maire, en septembre dernier. Comme l'a rappelé l'un de nos confrères, "C'est l'aboutissement d'un processus qui a commencé depuis plusieurs années. On montre du doigt les journalistes, en les traitant de menteurs et en incitant le public à se faire justice soi-même". Quant aux limites marquées à notre liberté d'expression, il faut malheureusement reconnaître que dans les rédactions, elles sont parfois posées en interne, y compris par des journalistes professionnels.

mardi 9 octobre 2012

Journalistes des très petites entreprises, votez Solidaires pour voter SNJ!

Du 28 novembre au 12 décembre prochains, près de 3000 journalistes salariés dans des entreprises de moins de onze salariés seront amenés à voter, par Internet ou par correspondance, pour des organisations syndicales dans le cadre du premier scrutin TPE de l’histoire.
En votant pour l’union syndicale Solidaires, vous voterez pour le SNJ, première organisation syndicale de journalistes en France.
En votant Solidaires, vous donnerez la possibilité au SNJ de continuer à défendre les intérêts moraux et professionnels des journalistes lors des négociations nationales vous concernant : négociation de la convention collective nationale de travail des journalistes, négociations au niveau des branches professionnelles (sur les salaires, la formation, les journalistes rémunérés à la pige…).
Journalistes des très petites entreprises, si vous êtes inscrits à ce scrutin, vous devez déjà avoir reçu un courrier du ministère du Travail vous informant de cette élection. Vous pouvez également vérifier que vous êtes bien inscrits sur les listes électorales sur le site www.electiontpe.travail.gouv.fr.
Pour que votre vote se porte bien sur le SNJ via le bulletin de vote Solidaires, en tant que journaliste, vous devez être inscrits sous le code de la convention collective nationale de travail des journalistes, n° 1480.
Et si vous êtes inscrit(e) sous un autre code, votez quand même pour Solidaires!

vendredi 5 octobre 2012

Dans la presse, tout est bon pour faire de l’audience !


La belle solidarité des rédactions affichée lors de la manifestation du 17 septembre en soutien aux journalistes agressés n'aura donc pas tenu longtemps. Dès le 21 septembre, l'un des quotidiens réunionnais consacrait presque une page à relayer l'argumentation du député-maire de Saint-Leu. Le 2 octobre, le groupe de presse concurrent publiait une interview de…. l'épouse de ce même député-maire. Dans cet article, elle accuse notre consoeur d’avoir fait de la provocation  et laisse entendre que notre confrère se serait blessé tout seul… sans que le magazine ne relève l'absurdité de cette déclaration !
Ce n'est bien sûr pas une découverte, mais cet exemple illustre une nouvelle fois que pour une partie de la presse, "tout est bon" pour faire de l'audience. Le SNJ Réunion - Océan Indien attire l'attention des rédacteurs en chef sur l'importance du maintien de la parole et de l'image données le 17 septembre dernier ; dans ce cadre, il appelle journalistes et délégués syndicaux à exercer la plus grande vigilance afin, comme le prescrit la charte de déontologie, de ne pas confondre journalisme et communication. Ou ne pas confondre journalisme et bonnes relations avec le pouvoir…
Fait à Saint-Denis, le 03 octobre 2012


mercredi 26 septembre 2012

Liberté d'expression?

Café syndical avec le SNJ

Elle s'use si on ne s'en sert pas. Si on ne l'utilise pas pour blâmer, l'éloge n'est plus flatteur. La Liberté de la presse n'a jamais été autant d'actualité à La Réunion. Peut-on écrire ce que l'on veut sur un élu? Peut-on chasser un journaliste à coups de poings d'une conférence de presse? Qu'y a-t-il dans cette fameuse loi du 29 juillet 1881 qui l'organise? Tout, tout, vous saurez tout sur la Liberté de la presse en participant au café syndical* du vendredi 12 octobre de 18 à 20 heures aux Pot'irons à Saint-Denis.
(Possibilité sur demande à l'avance d'avoir une garde pour les enfants sur place, tél. 06 92 01 52 99)

* La participation est libre, chacun paye sa consommation.

dimanche 23 septembre 2012

Pour maître Creissen, un journaliste ne peut pas secourir une personne agressée.

Vendredi le SNJ Réunion - Océan Indien écrivait à la bâtonnière pour lui faire part de "sa plus grande surprise face à l'absence de réaction" d'une personne exerçant "une profession attachée à défendre les droits des justiciables", en l'occurrence maître Philippe Creissen, avocat du député-maire de Saint-Leu, et présent à ses côtés lors de l'agression de nos confrères samedi 15 septembre. L'intéressé n'a pas tardé à réagir… Entre minimisation sinon exonération des faits, rejet d'une responsabilité pourtant prise -et enregistrée (Cf. vidéo)- du député-maire, sa réponse ne manque pas d'intérêt.

1) Il n'y a jamais eu d'agression

Pour maître Creissen, il n'y a pas eu d'agression mais une "bousculade", simple "désordre d'une foule" selon la définition. Malheureusement, les vidéos et photos sont là pour témoigner des appels -insistants- du député-maire de Saint-Leu à sortir les journalistes du JIR, de l'intention d'agir des intéressés et de la violence de leur action, inexcusable sur un représentant de la presse, libre en démocratie.

2) Une simple expression militante

La "bousculade" serait intervenue entre un journaliste et "un" (seul) sympathisant de l'homme politique, "qui s'exprimait". Que dirait-il si les journalistes décidaient demain de troquer leurs éditos par ce mode d'expression ? Il est permis de douter que maître Creissen maintienne alors son interprétation…

3) Citoyen ou journaliste, il faut choisir !

Lorsqu'Edouard Marchal s'interpose entre les militants du député-maire de Saint-Leu et Maïmouna Camara, il "n'était plus un journaliste à cet instant". Journaliste ou citoyen, il faudrait donc choisir son camp..! Visiblement, maître Creissen souhaite passer un message aux journalistes : soyez sages à nos conférences de presse... Sinon, on vous sort et on ne peut pas vous protéger….

4) Cherchez ailleurs

Maître Creissen doit tout de même savoir qu'il va un peu (trop) loin, puisque dans une tentative pour minimiser les faits il croit pertinent de faire état "d'une ITT d'une journée" - notre confrère a, en fait, eu 3 jours d'ITT. Ce serait aussi oublier un peu vite les intimidations, l'injonction faite aux journaliste du JIR -dans un lieu public- de sortir, bref d'avoir porter atteinte à la liberté de la presse, fondement de toute démocratie. Philippe Creissen croit aussi bon de mentionner la proximité des forces de l'ordre "à quelques mètres de votre collègue", oubliant qu'elles étaient à l'extérieur de la tente quand lui-même avait un point de vue privilégié sur l'agression en même temps qu'il avait l'oreille du député-maire de Saint-Leu, et qu'il lui aurait été facile de faire cesser toute action sur une simple injonction.

5) Complot de la presse

Décidément à la recherche de tous les arguments possibles, l'avocat Philippe Creissen termine sa missive par une critique des forums Internet et accuse le SNJ ("vous") de retirer "chaque jour, les profits publicitaires qui accompagnent la consultation des sites par le public", attribuant curieusement au syndicat la propriété des titres de presse réunionnais. Heureusement nos confrères, eux, savent à quoi s'en tenir.

Pour finir, dans une tonalité à l'image de l'ensemble de son courrier, l'avocat affirme rester "à votre disposition pour débattre de la manière dont vous exercez votre liberté qui n'est pas sans limite". A l'avocat qui parle de "limite" à la liberté de la presse, notre syndicat se contentera d'un rappel de la loi, en l'occurrence l'article 431-1 du code pénal qui dispose que "le fait d'entraver, d'une manière concertée et à l'aide de coups, violences, voies de fait, destructions ou dégradations au sens du présent code, l'exercice d'une des libertés visées à l'alinéa précédent [l'exercice de la liberté d'expression, du travail, d'association, de réunion ou de manifestation] est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende".

Maître Creissen formule ensuite une demande : "donner à ma réponse une publicité équivalente à celle que vous donnez à votre lettre en sollicitant Madame le bâtonnier". Voilà chose faite !









Le bureau du SNJ

vendredi 21 septembre 2012

Le SNJ interpelle le Modem, l'Assemblée nationale et le barreau de Saint-Denis


Suite aux agressions subies par plusieurs journalistes de la part de l'entourage du député-maire de Saint-Leu, samedi 15 septembre dernier, la section Réunion du Syndicat National des Journalistes a décidé d'interpeller plusieurs personnalités pour les alerter et leur demander de se positionner sur ces faits particulièrement graves.

Une première lettre a été envoyée à François Bayrou, président du Modem, le parti de l'élu saint-leusien, pour lui demander s'il «cautionne cette attitude» et surtout «quel message il adresse aux quelque 250 journalistes qui travaillent quotidiennement à la Réunion.»

Un autre courrier, co-signé par le SNJ national, à été expédié à Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, pour lui expliquer que «le député Thierry Robert, élu sur la 7e circonscription de l'île, a oublié la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, inscrits en préambule de la Constitution.»

Par ailleurs, dans ce même courrier, le SNJ «s’interroge sur le comportement de cet élu de la République, garant de la Constitution et donc de la liberté de la presse, ainsi que de la démocratie» et demande, là aussi, à Claude Bartolone s'il cautionne ce comportement et quel message il adresse aux journalistes réunionnais.

Enfin, en raison de la présence et de la non-intervention, lors de l'agression, d'un avocat, Philippe Creissen, le SNJ a également contacté le bâtonnier du barreau de Saint-Denis, Mme Léopoldine Settama, afin de lui signifier sa «plus grande surprise face à cette absence de réaction» de la part d'une personne exerçant «une profession attachée à défendre les droits des justiciables». Le SNJ souhaite donc savoir «quelle explication» Madame le Bâtonnier peut apporter «à nos confrères molestés.»

Merci !!!



La manifestation de soutien aux journalistes agressés samedi a réuni plus de 200 personnes lundi dernier sur l’esplanade des Droits de l’homme à Champ-Fleuri (Saint-Denis). Cette solidarité spontanée témoigne de l’attachement de tous aux valeurs que défend le Syndicat national des journalistes : liberté de la presse, droit d’expression, fonctionnement démocratique de notre société.

Le SNJ note avec satisfaction que les soutiens se sont manifestés dans toutes les formes de presse et chez la plupart des interlocuteurs habituels des journalistes, qu’il s’agisse des professionnels de la communication, des élus politiques (de gauche et de droite), d’associations ou de syndicats.

Le SNJ note et apprécie le soutien sans faille exprimé par les directions respectives des journalistes agressés (JIR et Quotidien) et la solidarité des différents rédacteurs en chef.

Nous restons aux côtés des confrères et consoeurs qui ont déposé plainte.

Encore merci à tous pour votre soutien !

Fait à Saint-Denis, le 20 septembre 2012

Le bureau du SNJ Réunion-océan Indien

mercredi 19 septembre 2012

200 pour la liberté de la presse !

Lundi 17 septembre, plus de 200 personnes ont témoigné de leur solidarité avec les journalistes agressés pendant la conférence de presse du député et maire de Saint-Leu, samedi 15 septembre à La Réunion.

Texte: Nicolas Bonin, vidéo: Emmanuel Dinh



"Le matin, des menaces contre une journaliste du JIR suite à la « Une » du JIR qui explique que l'élu fait du « cinéma ». L'après-midi, on entend: « S’il y a des journalistes du JIR, ils ont intérêt à dégager». Maïmouna est molestée, Edouard est frappé, jeté à terre. Puis Daniel Fontaine (JRI Réunion 1ère) est légèrement blessé, sa caméra est cassée", résumeVéronique Hummel, secrétaire de la section SNJ Réunion-OI. Le samedi 15 septembre est une journée noire pour la liberté de la presse à La Réunion. Lundi, près de deux cents personnes sont venues à Saint-Denis témoigner leur solidarité avec les journalistes agressés.

"On ne se laissera pas intimider!" ont lancé plusieurs intervenants. Malgré le déchaînement de haine, Maïmouna a rappelé qu'elle n'était en rien intimidée et continuerait son travail d'information. Edouard, absent pour cause d'examen médical, va mieux. Sa compagne a remercié en son nom l'assistance pour l'ensemble des témoignages d'amitié qu'il a reçus. Les deux journalistes n'ont pas compris sur le moment ce déchainement de violences, ces bras armés pour frapper.

Le SNJ Réunion a rappelé son intention de soutenir Edouard Marchal et Maïmouna Camara dans leurs actions judiciaires. Une plainte pour non assistance à personnes en danger pourrait être ajoutée pour les élus et l'avocat présents. Des courriers sont adressés au président de l'Assemblée nationale, au président du Modem, François Bayrou, au bâtonnier pour leur demander de réagir. Le SNJ rappelle que la salle du conseil municipal de Saint-Leu ne peut être interdite à quiconque et demande au préfet d'assurer la sécurité des personnes ce jour. Le syndicat propose, par ailleurs, que le nom du député-maire ne soit plus écrit ou prononcé.

Les rédacteurs en chef des trois quotidiens de l'île, Yves Mont-Rouge (Journal de l'île de La Réunion), Thierry Durigneux (Le Quotidien), Manuel Marchal (Témoignages), ainsi que David Ponchelet, rédacteur en chef de Réunion 1ère radio, ont redit leur intention de ne pas se laisser intimider et réaffirmé la solidarité des rédactions en cas d'agression d'un journaliste.

Plusieurs personnalités politiques de gauche comme de droite étaient présentes pour témoigner de leur solidarité, dont les députées Huguette Bello et Monique Orphée, le maire de Saint-Denis Gilbert Annette, ou René-Paul Victoria (UMP), des représentants d'Europe Ecologie les Verts, du Parti communiste réunionnais, du Parti de gauche. Des syndicats et associations citoyennes ont matérialisé leur solidarité en étant représentés, Solidaires, CGTR, CFDT, Unsa, Snalc, Unef, Ligue des droits de l'Homme, Ufal, Ajfer.

Revue de presse:
http://www.zinfos974.com/Pour-le-SNJ-le-depute-maire-de-St-Leu-a-tendu-un-guet-apens-aux-journalistes_a47326.html
http://www.zinfos974.com/Une-journaliste-agressee-par-des-militants-du-maire-de-St-Leu-temoigne_a47327.html
http://www.zinfos974.com/Manifestation-de-soutien-aux-journalistes-agresses-Retour-en-images_a47336.html
http://www.clicanoo.re/339752-la-presse-unie-contre-celui-dont-on-ne-doit-plus-prononcer-le-nom.html
http://www.linfo.re/-Societe-/Une-manifestation-pour-les-droits-des-journalistes
http://reunion.la1ere.fr/programmes/les-journaux/le-journal-de-19-h-30-du-17-septembre_105461.html
http://www.lexpress.fr/actualite/media-people/media/200-personnes-manifestent-a-la-reunion-en-soutien-a-des-journalistes-victimes-de-violences_1162150.html
http://reunion.orange.fr/news/reunion/les-journalistes-se-mobilisent-pour-la-liberte-de-la-presse,631911.html












dimanche 16 septembre 2012

Manifestation contre les agressions de journalistes du 15 septembre

Le lundi 17 septembre de 12h30 à 13h30, sur le parvis des Droits de l'Homme à Saint-Denis pour protester contre les agressions subies par nos collègues dans l'exercice de leur métier. 

Petit rappel des faits:

Communiqué du SNJ Réunion
Thierry Robert dépasse les bornes
Les faits sont graves. Parce que le député-maire de Saint-Leu n’a pas apprécié la Une du Journal de l’île de la Réunion ce samedi, il a laissé, voire encouragé ses sympathisants à prendre à partie une journaliste de Clicanoo/JIR et à lui arracher sa caméra lors d’une conférence de presse devant la préfecture. Lorsqu'un confrère du Quotidien a voulu la défendre, il s’est fait cogner par des militants surexcités, notamment des membres de la famille du maire. Ce journaliste, victime de coups de poing et de coups de pied, a décidé de porter plainte pour ces actes inadmissibles, dont les images sont déjà visibles sur plusieurs sites web. Un journaliste de Réunion 1ère a également été agressé, son matériel a été détérioré.
Le Syndicat national des journalistes, majoritaire dans la profession, soutient évidemment nos confrères agressés et molestés, ainsi que la consoeur qui a été menacée le matin même ; il se réserve le droit d’entamer également une action en justice. Le SNJ remercie par la même occasion les militants politiques plus réfléchis, qui ont eu le courage et la présence d’esprit de s’interposer entre les journalistes et leurs agresseurs.
Le SNJ rappelle que le maire de Saint-Leu n’en est pas à sa première attaque contre la presse. En juin 2010, il avait déjà publiquement mis en cause d’autres confrères de la presse réunionnaise. Il donne là une bien piètre image des élus du peuple, et devrait se souvenir que le populisme, quel que soit son étiquette officielle, a engendré les pires tragédies de l’Histoire.
Le bureau du SNJ

A lire pour en savoir plus: 
http://www.ipreunion.com/photo-du-jour/reportage/2012/09/15/thierry-robert-tient-une-conference-de-presse-devant-les-grilles-de-la-prefecture-la-presse-agressee,17218.html
http://www.zinfos974.com/Plusieurs-journalistes-pris-a-partie-par-des-partisans-de-Thierry-Robert_a47267.html
http://www.clicanoo.re/339470-thierry-robert-regle-ses-comptes.html
http://www.lequotidien.re/actualites/edition.html?sDate=2012-09-16
http://www.leparisien.fr/politique/la-reunion-des-journalistes-agresses-par-les-partisans-d-un-depute-16-09-2012-2167062.php

Les réactions :
La réaction de Thierry Durigneux (Le Quotidien) sur Antenne Réunion
L'éditorial D'Yves Mont-Rouge (Le Journal de l'île) 
Le journal Témoignages
Les élus socialistes
Europe Ecologie les Verts
Le Parti communiste réunionnais
Parti de Gauche, Nassimah Dindar, CGTR, Afjer, Jean-Bernard Caroupaye, Parti génération solidarité 
L'Union Solidaires
Le syndicat Solidaires Finances Publiques (ex SNUI-SUD Trésor) "est pleinement solidaire avec les journalistes agressés" indique son responsable Pascal Valiamin.

Le journal Témoignage soutient les journalistes agressés


Communiqué de Témoignages
http://www.temoignage.re

C'est avec consternation que Témoignages a pris connaissance des faits très graves qui ont eu lieu hier samedi devant la Préfecture de La Réunion à Saint-Denis, pendant la conférence de presse de Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu.

Parce qu'ils faisaient leur travail, des confrères ont été d'abord plongés dans un climat délétère qui a rapidement dégénéré vers l'escalade. Une journaliste du "JIR-Clicanoo" a été prise pour cible. Des nervis se sont alors acharnés contre Edouard Marchal, un confrère du "Quotidien" qui a voulu la protéger. L'équipe de Réunion Première a été aussi visée par les nervis.
Aux victimes de cette agression, "Témoignages" apporte sa totale solidarité, avec une pensée particulière pour Edouard Marchal.

"Témoignages" s'associe également à la manifestation de soutien aux journalistes agressés organisée demain à Saint-Denis.

Il ne faut pas que la crise serve de prétexte à une nouvelle offensive contre la liberté de la presse.

Dans ce combat permanent pour le respect de nos libertés fondamentales, les démocrates savent qu'ils peuvent compter sur "Témoignages", journal saisi 44 fois et condamné à de multiples reprises pour avoir fait son travail.


La liberté d'expression doit être respectée.


La Rédaction

samedi 15 septembre 2012

L'union Solidaires 974 soutient les journalistes agressés

L'union syndicale Solidaires, dont fait partie le Syndicat national des journalistes, soutient nos confrères agressés. Voici le communiqué diffusé ce samedi.



Journalistes agressés : le député-maire de Saint-Leu dépasse les bornes


Les faits sont graves. Parce que le député-maire de Saint-Leu n’a pas apprécié la Une du Journal de l’île de la Réunion ce samedi, il a laissé, voire encouragé ses sympathisants à prendre à partie une journaliste de Clicanoo/JIR et à lui arracher sa caméra lors d’une conférence de presse devant la préfecture. Lorsqu'un confrère du Quotidien a voulu la défendre, il s’est fait cogner par des militants surexcités, notamment des membres de la famille du maire. Ce journaliste, victime de coups de poing et de coups de pied, a décidé de porter plainte pour ces actes inadmissibles, dont les images sont déjà visibles sur plusieurs sites web. Un journaliste de Réunion 1ère a également été agressé, son matériel a été détérioré.
Le Syndicat national des journalistes, majoritaire dans la profession, soutient évidemment nos confrères agressés et molestés, ainsi que la consoeur qui a été menacée le matin même ; il se réserve le droit d’entamer également une action en justice. Le SNJ remercie par la même occasion les militants politiques plus réfléchis, qui ont eu le courage et la présence d’esprit de s’interposer entre les journalistes et leurs agresseurs.
Le SNJ rappelle que le maire de Saint-Leu n’en est pas à sa première attaque contre la presse. En juin 2010, il avait déjà publiquement mis en cause d’autres confrères de la presse réunionnaise. Il donne là une bien piètre image des élus du peuple, et devrait se souvenir que le populisme, quel que soit son étiquette officielle, a engendré les pires tragédies de l’Histoire.
Le bureau du SNJ
Voir également ici:

vendredi 7 septembre 2012

Carburants: l'analyse de Solidaires 974

Alors que le débat sur les carburants bat son plein, notre camarade Jocelyn Cavillot de Solidaires 974 (union syndicale dont fait partie le SNJ), livre ici une analyse à partir des derniers chiffres publiés:




mardi 14 août 2012

Silence, on pêche !


Mardi 14 août alors qu’il se trouvait au port de Saint-Gilles, un journaliste de Réunion 1ère Radio a été agressé par un patron-pêcheur participant à la campagne de pêche aux requins organisée par la préfecture.

A 14h30, alors que le journaliste Hubert Debeux était assis sur l’un des quais du port de Saint-Gilles, son appareil d’enregistrement éteint, en retrait du bateau de pêche en cours de chargement, trois hommes s’avancent et discutent avec le patron-pêcheur. Ils se plaignent d’une «pression des médias» quand le patron-pêcheur se retourne vers notre confrère, l’apostrophe d’un «vous êtes journaliste!» et lui subtilise son matériel d’enregistrement.

Le patron-pêcheur indique à Hubert Debeux qu’il pourra récupérer son matériel lorsque le représentant du CROSS (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage), chargé du contrôle des pêches, arrivera sur place. Au lieu de cela, alors qu’Hubert Debeux relate les évènements au représentant du CROSS, le patron-pêcheur lui assène un coup de tête.

Notre confrère écope d’un jour d’ITT. Il a porté plainte pour vol et agression. Les gendarmes ont récupéré le matériel d’enregistrement auprès du patron-pêcheur qui a été immédiatement entendu.

Le Syndicat national des journalistes (section Réunion - océan Indien) condamne cette agression et apporte tout son soutien à notre confrère. Il rappelle que le travail des journalistes est une mission de service public conduite au profit de tous, et qu'elle ne saurait être menacée par quelque partie que ce soit. Le SNJ demande à la préfecture d’exercer une plus grande vigilance dans le choix de ses contractants.

jeudi 19 juillet 2012

En décembre, votons Solidaires!


En décembre prochain, tous les salariés des "très petites entreprises" (moins de 11 personnes) pourront choisir des syndicats qui représenteront leurs intérêts. Pour la première fois, il faudra voter pour des logos de syndicats nationaux, et non pour des listes de personnes.

De nombreux journalistes ou anciens journalistes travaillent actuellement dans des TPE, notamment dans le secteur de la communication. Dès maintenant, le SNJ, membre fondateur de l'union syndicale Solidaires, leur propose de découvrir les propositions de cette union qui rassemble plus de 100 000 membres en France, car c'est ce logo de couleur fuschia qui représentera notre syndicat.
Parmi les revendications affichées: augmentation du salaire minimum, généralisation du 13e mois, création de délégués syndicaux adaptés à ces petites structures, etc. Pour l'union syndicale Solidaires, la diversité d'opinions est une richesse qui doit être mise au service de l'intérêt collectif, en travaillant notamment en "interprofessionnel", c'est-à-dire en favorisant les rencontres entre les syndicats de différents métiers. 

Pour des informations complémentaires, télécharger ici le document complet: http://solidaires.org.

lundi 18 juin 2012

Flavien Rosso, nouveau correspondant régional de la CCIJP



Difficile de faire mieux: les candidats du SNJ en outre-mer ont obtenu 72% des voix des journalistes! Flavien Rosso (journaliste au Quotidien de La Réunion) est désormais le correspondant régional de la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels. Son suppléant, Olivier Lancien (à Guadeloupe 1ère) obtient le même score. C'est à eux que tous les confrères et consoeurs de l'outre-mer peuvent désormais s'adresser pour demander un renseignement ou un conseil pour obtenir ou garder la carte de presse.
Dans ce scrutin national de la commission de la carte de presse, le SNJ obtient cette année son meilleur score: plus de 51% (voir http://www.snj.fr/spip.php?article4384). Une seule ombre au tableau: la participation en baisse régulière ces dernières années. L'abstention serait d'ailleurs plus importante chez les journalistes ayant choisi le vote électronique plutôt que le vote traditionnel sur papier. Elle est particulièrement forte en outre-mer, et s'explique probablement par l'isolement de nombreux journalistes dans des petites entreprises où ils ne voient jamais un syndicaliste.
Le SNJ Réunion océan Indien et Flavien Rosso remercient chaleureusement tous les confrères et consoeurs qui ont voté pour lui et les candidats SNJ de la commission nationale.
Renseignements pour la carte de presse: afrosso@wanadoo.fr ou http://www.ccijp.net. N'attendez pas d'avoir quitté votre premier emploi pour la demander!

jeudi 14 juin 2012

Ecole de radio: le SNJ refuse le zambrocal


Le Syndicat national des journalistes a découvert dans la presse l'ouverture prochaine à La Réunion d'une «école de radio diplômante dont les titres sont reconnus par l'Etat». Le SNJ ne conteste évidemment pas la nécessité de former les jeunes qui rêvent de faire carrière dans les médias. Mais il exprime sa surprise de voir mêlés des métiers aussi différents que « journaliste » et « animateur ». 
Le SNJ siège dans de nombreux organismes de formation professionnelle et rappelle quelques réalités :
-         Seules les formations reconnues par la profession permettent de délivrer un diplôme (et non pas un titre) de journaliste reconnu par l'Etat. Par conséquent la publicité « école de radio diplômante dont les titres sont reconnus par l’Etat » ne concerne pas les journalistes.
-          Certaines radios privées de La Réunion ne respectent  pas la convention collective des journalistes (salaires dérisoires, contrats de travail fantaisistes, refus de remplir le dossier de carte de presse, travail dissimulé…). Faire miroiter aux jeunes Réunionnais un emploi de « journaliste » dans ces entreprises relève de l’escroquerie.
-          Le site web de cette école propose une « filière rédacteur chroniqueur en réseau avec l’AFP » en précisant « adapté aux spécificités réunionnaises et aux contraintes locales ». Il s’agit clairement de former des jeunes qui feront un travail de journaliste sans en avoir le statut ni le salaire.
-          La charte de déontologie (1918/1938/2011) des journalistes et la convention collective imposent une stricte séparation entre l'information et la communication ou les loisirs, séparation qui ne semble pas prévue par cette école.
-          Le coût (7000 euros) de l'année en fait une formation réservée aux plus aisés, ce qui ne correspond pas forcément aux attentes des familles réunionnaises. Surtout pour déboucher sur des emplois payés à peine plus que le Smic.
Le SNJ invite les jeunes à se renseigner d’abord sur le fonctionnement des radios réunionnaises avant de débourser 7000 euros. Pour notre part, nous refusons ce zambrocal : ce n'est pas parce qu'on parle derrière le même micro qu'on fait le même métier.


mercredi 6 juin 2012

Votez SNJ, maintenant!


Ce lundi 4 juin s'est ouvert le 2e tour des élections à la Carte.
En recueillant 51,31% (49,6% en 2009) au premier tour des élections à la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP), le SNJ confirme sa représentativité. Une fois de plus, les journalistes ont fait confiance au premier syndicat de la profession, très actif auprès des pigistes et dans toutes les formes de presse (écrite, audiovisuel, agence, presse en ligne), dans toutes les régions de France métropolitaine et aussi en outre-mer où nos candidats, Flavien Rosso et Olivier Lancien, ont obtenu 62,72% des suffrages.
Pour le second tour, le SNJ garde le même cap: combattre la précarité, anticiper l’évolution de nos métiers, défendre le statut, la déontologie et la qualité de l’information.
Pour donner les moyens aux élus du SNJ de poursuivre leur action, dès le 4 juin, toute la profession doit se rassembler autour des candidats de notre syndicat. Pour mieux représenter tous les journalistes, mieux les défendre, mieux faire avancer leurs revendications et imposer la Charte d’éthique professionnelle des journalistes (1918-38, réactualisée en 2011). Voilà quelques objectifs qui guident les militants du SNJ – tous bénévoles – depuis 94 ans.
Dès le 4 juin et jusqu'au 14, votez pour l’efficacité, l’expertise et le rassemblement de la profession.
 Votez pour les candidats du SNJ !

jeudi 31 mai 2012

Législatives: les candidats répondent au SNJ

A l'occasion des élections législatives, le SNJ adresse aux candidats sa plateforme pour leur demander de s'engager sur la liberté de la presse. Ce document "Enjeux pour l'information et les journalistes en 2012" est envoyé à tous les candidats sans distinction.*
A La Réunion, quelques candidats ont déjà répondu. Les premiers ont été Yvette Duchemann et Ludmee Odayen d'Europe Ecologie les Verts (respectivement candidates des 6e et 7e circonscription), Pascal Hoareau  et Patrick Loiseau du Front de Gauche (6e et 2e) et Yanis Payet de l'Union démocrate (4e). Monique Orphée du parti socialiste (6e) a promis de répondre ultérieurement.


2e CIRCONSCRIPTION REUNION



Patrick Loiseau, candidat Front de gauche: "Notre engagement à vous soutenir"
"Nous avons porté une grande attention à votre plateforme, car pour nous, l'information pluraliste et équitable est un pilier de la citoyenneté. Nous sommes conscients que l'environnement économique autour de cette profession appauvrit le débat, fausse l'image, et que vous devez lutter contre cette information imposée par la pensée des marchés. La sauvegarde des emplois et des conditions de travail sont essentielles pour la qualité et la diversité de production de la presse et des médias.
Aussi, nous militons pour imposer les mesures (objets de concertations entre professionnels) proposées par le programme du Front de Gauche :"L'humain d'abord":
- Introduction du Droit à l'information et à la culture dans la Constitution
- Interdiction par la Loi de situations de monopole et séparation des intérets médiatiques avec le pouvoir.
-Démocratisation des entreprises, indépendance des rédactions.
C'est pourquoi nous nous attacherons à la mise en oeuvre des réformes législatives necessaires à l'exercice de vos métiers, au sein de médias pluralistes, et que nous restons ouverts à vos reflexions et propositions.
Soyez assurés de notre engagement à vous soutenir, et du respect que nous portons à votre profession."


4e CIRCONSCRIPTION REUNION



Yanis Payet, candidat Union démocrate: "Rompre avec le modèle féodal réunionnais"
 "Profondément humaniste et démocrate, j'estime que la liberté de la presse doit être un droit fondamental. Force est de constater qu'il est difficile pour la presse locale en particulier, de garantir son indépendance et son pluralisme dans la mesure où nous évoluons dans un modèle féodal (fiefs économique, politique et médiatique). Fort de ce constat, je m'engage dans le cadre d'un mandat de député à œuvrer, en concert avec les représentants de la presse locale, voire nationale, pour améliorer vos conditions de travail et vous garantir ce droit fondamental.
Vous trouverez ci-dessous mon engagement : 7 propositions pour rompre avec le modèle féodal réunionnais facteur de NON développement durable  : (...) Une loi pour renforcer la liberté, le pluralisme, l'indépendance et la protection de la presse. (...) En tant que première victime de ce système, il m'est difficile d'accepter cette entrave à un droit constitutionnel."


Elie Hoarau, candidat PCR: "Pour le pluralisme" 
"Nous avons lu avec attention votre plateforme. Journaliste dans un journal d’opinion, nous avons connu la censure (54 fois saisi pendant la guerre d’Algérie). Nous avons aussi été victime de l’ostracisme  - et cela continue puisque nous sommes toujours tenu à l’écart des conférences de presse de la Région Réunion.  
Nous sommes encore confronté aux problèmes financiers qui menacent beaucoup d’organes de presse.  
Comme d’autres rédactions, nous avons vécu  des différends sur la ligne éditoriale que nous avons plus ou moins bien réglés, face à des rédactions plurielles et dans le contexte complexe d’un journal d’opinion.
Très tôt, notre parti s’est prononcé pour le pluralisme. Nous avons  mené des actions contre l’ORTF où, jusqu’à 1981, on ne nous donnait pas la parole. Nous avons aussi engagé nos militants à défendre un quotidien menacé de disparition dans le courant des années soixante-dix.  Nous avons été jusqu’à prendre une participation symbolique dans une chaîne de télévision privée qui nous paraissait capable d’équilibrer le paysage audiovisuel.
Dans ces conditions nous sommes très sensibles à la plateforme revendicative du SNJ – même si nous pouvons être au sein de notre propre organe de presse aux prises  à des contradictions évidentes qu’il importe de dépasser.
Toutes les mesures qui concourent au développement du  pluralisme de l’espace médiatique ; à l’indépendance des médias ; à l’intensification du débat citoyen ; à l’amélioration des conditions de vie et de travail des journalistes, des photographes et des employés administratifs…  nous paraissent nécessaires. Mieux, elles nous semblent indispensables  au développement de la citoyenneté, de la démocratie et de l’équilibre indispensable au développement harmonieux  d’une société intraculturelle comme celle de notre île.
Veuillez donc trouver là l’expression de notre soutien." 




6e CIRCONSCRIPTION REUNION


Yvette Duchemann, candidate Europe écologie-Les Verts: "Faire respecter les droits des journalistes"
"Confrontée notamment lors de ce précédent gouvernement à la réalité navrante de la dégradation de la liberté de la presse en France et respectueuse d'une presse libre et citoyenne, au service de l'information pour tous, je m'engage à faire respecter les droits des journalistes et je prends l'engagement de mettre en avant ces propositions contenues dans votre document intitulé si je suis élue lors de ces législatives."


Pascal Hoareau, Front de Gauche: "Défendre la presse d'information"
"Il est bien évident qu’en tant que membres convaincus du Front de Gauche, nous sommes effarés par la régression de la liberté de la presse en France au cours du quinquennat Sarkozy. Nous avons conscience que ses enjeux sont intrinsèquement liés aux pouvoirs de l’argent. D’ailleurs notre candidat a été le premier à en faire les frais tout au long de sa méritante campagne ! Aussi nous engageons-nous solennellement devant vous aujourd’hui à mettre toute notre énergie à défendre la presse d’information, si précieuse en république, et à défendre la liberté de la presse en général. Nous sommes bien d’accord, par exemple, sur le fait que le service public de l’audiovisuel doit être totalement dégagé de la tutelle politique. Il y a déjà un progrès majeur, dans la mesure où François Hollande s’est engagé à ne pas nommer les présidents des différents médias d’Etat. Mais nous resterons vigilants et puisque, contrairement à d’autres, nous ne serons pas des dilettantes rarement présents à l’Assemblée nationale, mais de vrais député/e/s à temps complet, vous pourrez compter sur notre assiduité, ainsi que sur notre honnêteté et notre dévouement à votre cause, comme à toutes les causes justes.
En particulier nous pourrons proposer rapidement devant l’Assemblée nationale la présentation de votre Charte de déontologie des journalistes à annexer à la Convention collective nationale de travail des journalistes. Nous sommes également partisans d’une réforme de la loi sur les secrets d’État et de mesures pour protéger le secret des sources. Nous demanderons que soit reconnu un droit spécifique des journalistes à l’accès aux documents administratifs ou financiers des entreprises, des associations, des services de l’État ou des collectivités publiques. De la même façon nous serons très vigilants concernant le respect des droits sociaux et syndicaux de toute la branche journalistique. Nous nous engageons à amener à l'Assemblée nationale la discussion sur vos propositions concernant l'éthique journalistique, les aides à la presse, le pluralisme et la qualité de l'information.
Votre plateforme de revendication "Enjeux pour l'information et les journalistes en 2012" nous apparaît dans son ensemble tout à fait pertinente, c’est pourquoi nous nous engageons à vous soutenir dans cette démarche.
Pour toutes ces raisons, nous sommes prêts à nous engager publiquement à soutenir le combat des journalistes du SNJ."


Monique Orphé, Parti socialiste.
"Je tiens particulièrement à vous remercier d'avoir attiré mon attention sur vos revendications qui de toute évidence concernent bon nombre de vos confrères." 

7e CIRCONSCRIPTION REUNION



Lutchmee Odayen, candidate EELV: "Pour une information juste et vraie"
"J'ai lu avec attention le document que vous m'avez envoyé sur la liberté de la presse et de ceux et celles qui la font vivre dans son pluralisme et cela de manière démocratique. Je vous soutiens entièrement dans cette démarche de travail, car je suis convaincue que les professionnels doivent se sentir libres dans leur travail pour donner leurs sources d'informations et faire lever les secrets... (sic *) nécessité de la transparence pour une information juste et vraie.
Même moi en tant que candidate d'un petit parti EELV, je souffre de cette injustice. Dès que les médias commentent actuellement l'actualité législative, nous les candidats EELV sommes assez absents. A croire que nous n'existons pas. Parfois il faut faire le "forcing" pour avoir un article dans les journaux ou les autres médias. Autrement dit "il n'y en a que pour les gros" et ceux qui arrivent à faire pression par leurs finances. 
Si je suis élue députée dans ma circonscription n°7 de La Réunion, je me ferai un devoir de défendre vos droits et ainsi si possible avec le groupe des écologistes d'élaborer des lois dans ce sens: démocratie et liberté. 
Vous pouvez me contacter au 06XXXXXX  et je suis prête à réagir avec les journalistes de notre île et ceux de l'outremer car je pense là aussi il y a des verrouillages assez importants et l'information sous le contrôle de certains groupes ciblés. Bien evidemment je serai la députée de tous les Français et Françaises et votre réflexion me parait fondamentale dans l'évolution du bien-être de nos citoyens et citoyennnes."

(*) Mme Odayen se laisse ici emporter par son enthousiasme: le SNJ ne demande évidemment pas le droit pour les journalistes de donner leurs sources d'information! C'est même le contraire: notre déontologie nous impose de protéger nos sources d'information, et de garder le secret professionnel. Voir ici: http://www.snj.fr/spip.php?article1032.



Pierre Magnin, candidat Parti pirate réunionnais: "Donner l'envie de s'instruire"
"J'ai bien reçu votre document. Je vais lui accorder un lecture attentive car le Parti Pirate a été fondé entre autre pour défendre le droit et la liberté d'accès aux savoirs et à la culture. Et le journalisme constitue l'une des manières d'informer les citoyens et leur donner ainsi l'envie de s'instruire et de se cultiver. De plus, durant cette campagne j'ai pu rencontrer quelques-uns de vos confrères et ils m'ont presque tous paru exercer leur profession dans des conditions ne leur permettant pas d'assumer pleinement leur mission d'information."


Jean-Marc Gamarus, candidat "Pour La Réunion": "ma participation active"
"Votre implication, sur ces grands sujets et enjeux de société que sont, d'une part le droit du public à une information de qualité, complète, libre, indépendante et pluraliste et d'autre part les conditions d'exercice de la profession de journaliste, va dans le sens d'une amélioration de la démocratie et je la salue.
Soyez assurée de ma participation active afin de promouvoir et garantir la liberté, l'indépendance, le pluralisme de la presse, les droits des journalistes.
C'est dans la concertation avec vous que j'aurai à coeur de soutenir et de mettre en oeuvre les actions susceptibles de contribuer à des avancées sur ces problématiques fondamentales que vous soulevez.


Le SNJ Réunion - océan Indien interpelle les candidats à La Réunion et à Mayotte.

* Vous êtes candidat? Vous n'avez pas reçu notre plateforme? Contactez-nous via snjreunion@gmail.com