jeudi 17 octobre 2019

La crise économique nourrit la censure


A la veille de la visite du Président de la République, la section régionale 974 du SNJ réaffirme sa participation à l'intersyndicale CFDT, CFTC, CGTR, FO, FSU, Solidaires, UNSA, SAIPER pour dénoncer l'aggravation de la situation sociale à La Réunion. Elle précise que les difficultés économiques que traverse la presse et la précarisation des journalistes se traduisent par une atteinte inédite au droit des citoyens à une information de qualité, complète, libre, indépendante et pluraliste, tel que rappelé dans la Déclaration des droits de l’homme et la Constitution française.
Les faits de censures et de traficotages d'articles pour les rendre favorables à des élus ou à des groupes économiques puissants se multiplient. Sur les quarante dernières années, c'est la première fois que ces pressions trouvent un accueil aussi favorable auprès des directions des titres de presse. Preuve en est le changement inédit et récent de la ligne éditoriale du Quotidien de La Réunion par une nouvelle direction désormais aux ordres de quelques décideurs influents. 
Au sein de ce jeune journal, les journalistes luttent pour retrouver l'indépendance qui était jusqu'alors la fierté de leur titre.

mercredi 25 septembre 2019

Motion de défiance au Quotidien de La Réunion



Réunis en assemblée générale le mardi 24 septembre à l'appel du SNJ, les journalistes du Quotidien de La Réunion se sont prononcés favorablement à 94,87 % (avec un taux de participation de 69,64%) sur une motion de défiance à l’encontre du directeur de la rédaction.

La question était: Faites-vous toujours confiance à Patrick Planchenault pour incarner la ligne éditoriale du Quotidien en conformité avec les valeurs défendues par ce journal depuis 40 ans ?

Votants : 39 sur 56 inscrits
Non : 37
Oui : 1
Blanc : 1

Ce vote intervient alors qu’un nouvel épisode de censure a frappé une enquête sur la SPL Réunion des Musées régionaux la semaine dernière. A son arrivée en mai dernier, le directeur de la rédaction avait pourtant des missions claires. Il devait notamment, selon les propos tenus en CSE (comité social et économique), « piloter la ligne éditoriale du journal print dans le respect de l’ADN du journal et piloter la construction éditoriale du site d’information www.lequotidien.re », ceci afin « si possible, d’arrêter l’hémorragie des ventes.»

Ces missions n’ont pas été remplies. Aucun projet n’a été présenté pour le développement du web et du print. Au contraire, depuis cinq mois, Patrick Planchenault trahit l’histoire de ce journal et censure letravail des journalistes en cédant aux pressions des annonceurs (groupe Hayot, Région Réunion…), voire en les devançant. Ce qui relève d'un changement de ligne éditoriale inédit. Comme seule explication, il se contente de relayer avec zèle les propos des actionnaires sur les intérêts du groupe.

Dans ces conditions, les journalistes exigent de la direction:
1) L'arrêt immédiat de toute censure et le respect absolu de l’indépendance de la rédaction.
2)  Le respect de la Charte d'éthique professionnelle des journalistes (1918-38-2011) et la Déclaration de Munich (1971) garantissant une étanchéité totale entre les intérêts commerciaux du groupe et la mission d’information de la rédaction.
3) L'ouverture de véritables négociations sur la transformation de la rédaction vers le numérique avec les organisations syndicales représentatives de journalistes si la direction décide vraiment d’emprunter ce chemin
4)  Le départ de Patrick Planchenault.

mercredi 11 septembre 2019

Le Quotidien, c'est de la charcuterie !

Madame Anastasie (la Censure) par André Gill (BNF, domaine public).

Après avoir désossé et expédié en chambre froide deux articles il y a quinze jours au motif d'un « temps économique préoccupant », le directeur de la rédaction du Quotidien (ou devrait-on plutôt dire son maître charcutier ?) vient de récidiver. Sans en informer au préalable leurs auteurs, contrairement à la fois précédente, Patrick Planchenault a tranché plusieurs morceaux dans deux papiers ayant pour point commun de traiter du rachat de Vindémia par le groupe Bernard Hayot. A ce rythme, cet as de la découpe va finir Meilleur Ouvrier de France.
Publié samedi, le premier de ces articles était consacré à l'appel lancé aux acteurs économiques réunionnais par Jean-Hugues Ratenon. Le député y reprenait les estimations de parts de marché en chiffre d'affaires de GBH après la transaction (40,2% selon l'expert Christophe Girardier), ce qui le placerait en position dominante. Cette information a sauté dans la version finale, contrairement à la position de Stéphane Hayot raisonnant en surfaces de vente. L'article est du coup incompréhensible pour les lecteurs.
Deuxième cas de censure : l'interview de François Caillé publiée ce lundi. Le PDG du groupe Caillé y explique que le rachat de Vindémia par GBH est « une catastrophe pour La Réunion et qu'il ne faut pas l'autoriser ». Là encore, ce message adressé à l'Autorité de la concurrence ne figure pas dans la version finale du papier alors que la phrase est pourtant essentielle à la compréhension de la stratégie de François Caillé, qui porte un projet de reprise des actifs réunionnais de Vindémia avec Leclerc et U.
Ces derniers développements démontrent clairement que la direction se soumet au groupe Hayot afin de préserver les intérêts d'une autre société détenue par les actionnaires du Quotidien, qui imprime les dépliants publicitaires de GBH. 
L'indépendance de la rédaction et la crédibilité du journal, qui fait sa force depuis sa création en 1976, ont été piétinées pour des raisons purement commerciales. Après la journée de grève du 27 août, suivie par la quasi-totalité de la rédaction et ayant donné lieu à la parution d'un journal très dégradé le lendemain, le SNJ dénonce une nouvelle fois avec la plus grande fermeté, les méthodes de travail ainsi que les décisions prises par le directeur de la rédaction. Et se réserve la possibilité de mener tout type d'action si cette ligne de conduite venait à perdurer.
Fait à Saint-Denis, le 9 septembre 2019.


mercredi 28 août 2019

Grève au Quotidien de La Réunion


A l'appel du SNJ, la rédaction du Quotidien de La Réunion a décidé, à une très large majorité, de se mettre en grève ce jour, mardi 27 août. Les journalistes ont ainsi voulu protester contre la décision de la direction de ne pas publier deux articles en l'espace de 72 heures. 
Le premier avait trait à la demande d'une subvention de 160 000 euros adressée par Zinfos974 à la Région. Le second était une interview du président de l'Observatoire des prix, portant notamment sur le rachat de Vindémia par le Groupe Bernard Hayot. Deux sujets d'intérêt général et qui méritent d'être portés à la connaissance de nos lecteurs.
Dans les deux cas, la direction a mis en avant des impératifs « économiques » au détriment de l'intérêt éditorial. 
Le SNJ et les journalistes solidaires du mouvement dénoncent avec la plus grande fermeté cette atteinte aux valeurs éthiques de la profession, défendues par Le Quotidien depuis sa création en 1976, et rappellent leur attachement à l'indépendance de la rédaction.

Fait à Saint-Denis le 27 août 2019.

mardi 11 juin 2019

Au Quotidien, SNJ et Solidaires ont gagné!

(Photo O.D.)
Au Quotidien de La Réunion, les élections professionnelles du 4 juin se soldent par une nette victoire pour les représentants SNJ et Solidaires. Avec quatre élus titulaires sur cinq dans le nouveau comité social et économique (CSE), rien ne pourra se décider sans eux.
Chez les employés, les candidates Solidaires, seules en lice, obtiennent 100% des suffrages et occuperont les deux sièges de titulaire et de suppléante. Chez les journalistes, les candidats SNJ remportent 93 à 95% des voix face à la CFDT et décrochent les six sièges de titulaires et de suppléants.
Le taux de participation élevé (82%) confère à ces élus une légitimité incontestable. C'est un message clair adressé à la direction qui, peut-être pour conjurer ce résultat, a tenté d'annuler le scrutin à la dernière minute pour des motifs fallacieux. Mais Le Quotidien n'est pas une zone de non-droit et cet incident n'a pas entamé la détermination des électeurs.
De nombreux dossiers attendent les représentants du personnel. Sur celui du temps du travail, les derniers mois ont montré que la régression des droits n'est pas une fatalité. Avec le SNJ, la rédaction du Quotidien a magnifiquement résisté aux tentatives de culpabilisation par la direction. Non, les journalistes n'ont pas trop de congés et de RTT! Non, ce n'est pas parce que d'autres médias maltraitent leurs journalistes qu'il faut s'aligner sur des pratiques scandaleuses... et pas forcément rentables économiquement!
Cet excellent résultat est un encouragement pour tous les journalistes à tenir bon et à faire face collectivement aux difficultés. 



dimanche 5 mai 2019

1er mai travaillé: les journalistes sont payés double et récupèrent leur journée


Si vous avez travaillé le 1er mai, votre employeur doit à la fois vous payer double journée et vous octroyer une récupération de la journée travaillée. Ceci pour trois raisons.
1. En son article 34, la Convention collective nationale de travail des journalistes intègre le 1er mai dans les jours fériés dont "le travail effectué donnera lieu à récupération".
2. Le Code du travail évoque le 1er mai dans son article L.3133. L'alinéa 4 stipule que "Le 1er mai est jour férié et chômé". L'alinéa 5 précise que "Le chômage du 1er mai ne peut être une cause de réduction de salaire". L'alinéa 6 poursuit: "Dans les établissements et services qui, en raison de la nature de leur activité, ne peuvent interrompre le travail, les salariés occupés le 1er mai ont droit en plus de leur salaire correspondant au travail accompli à une indemnité égale au montant de ce salaire. Cette indemnité est à la charge de l'employeur."
3. Un arrêt de cassation sociale stipule "que l'indemnisation spéciale ne peut être remplacée par un repos compensateur" (cass. soc. 30/11/2004). En 1996, un arrêt était déjà intervenu sur cette même question: "le jugement prud'homal, condamnant un employeur à payer aux salariés une indemnité pour les journées du 1er mai travaillées, en plus de la journée de repos dont ils avaient bénéficié en compensation du travail du 1er mai, se trouve légalement justifié".
CONCLUSION: les journalistes travaillant le 1er mai ont droit à la récupération de ce jour et à son double paiement. 

(Merci à François Boissarie
membre du comité national du SNJ)

jeudi 18 avril 2019

Revenus: 7650 € à déduire de l’activité de journaliste



Pour éviter de très mauvaises surprises dans les calculs et taux d'imposition, 
nous rappelons que l'allocation fiscale DOIT ETRE DÉDUITE DES REVENUS DU JOURNALISME SUR LA LIGNE 1 AJ. Et le montant de l'allocation DOIT ETRE PORTÉ SUR LA LIGNE 1GA.
Le total permettra au calculateur et à l'éventuel contrôleur de vérifier que le montant des deux lignes correspond aux chiffres indiqués, au bas de la page 4, par les déclarations de l'employeur ou des employeurs.

A savoir pour la déclaration des revenus 2018 chez les journalistes


A comme Accident du travail Les indemnités pour ces accidents ou les maladies professionnelles sont à déclarer pour 50% de leur montant.

A comme Allocation pour frais d’emploi Obtenue, en 1998, en relais de l'ex-abattement de 30%, l’allocation repose sur la faiblesse des salaires et des frais mal ou non remboursés. L’allocation est à déduire, sur la 1ère ligne du formulaire, des seuls revenus imposables tirés de la profession -soit 7650 €- pour une activité, à temps plein ou partiel. Puis la déduction est à reporter sur la ligne abattement apparue sur les formulaires en 2017. (cf infra nouveau seuil de 93.510 euros).

C comme Carte L’allocation n’est pas liée à la carte professionnelle mais à l’exercice de la profession. Ainsi le précise l’instruction du 24 juin 1999 basée sur des décisions du Conseil d’Etat. Cette garantie n’empêche pas le précieux sésame de constituer un atout en cas de
contrôle, sachant que le fisc sait alterner réclamation et contestation.

C comme Cotisation syndicale La réduction d’impôt sur les cotisations reste fixée à 66% de leur montant. Pour les non-imposables, un crédit équivalent à 66% de la cotisation syndicale a été instauré depuis 2012. Le montant déductible est restitué à l’adhérent par le fisc.

D comme Déclaration de ressources à la CAF L’allocation est déductible des revenus professionnels par la Caisse d'allocations familiales. La CAF l’a confirmé au SNJ, dans une lettre du 8 décembre 2006, s’appuyant sur l’article R 532-3 du Code de la Sécurité sociale.

D comme Délais des Télé-déclarations Les télé-déclarations sont obligatoires sauf pour les personnes ne maîtrisant pas l’outil ou les zones non équipées. Clôture pour les départements 1 à 19 et non résidents : 21 mai; de 20 à 49 : 28 mai; de 50 à 976 : 4 juin. Envois postaux clôture le 16 mai. La déclaration annuelle persistera notamment pour les déductions.

E comme Emploi C’est la base de l’allocation avec les frais réintégrés (cf infra). Le dispositif est limité, en effet, à l’exercice du journalisme.

F comme Frais réels Trois conditions :  avoir des frais importants  en garder trace  n’en déduire ni l’allocation, ni les 10% (automatiques).
Frais réintégrés C’est l’autre mot clé. Ce qui explique -sans les justifier- des redressements. A partir de l’instruction de réintégration (cf snj.fr rémunération), l’employeur doit indiquer la quote-part des frais à déclarer. Les ajouter aux revenus avant de déduire l’allocation.

M comme Maladie & Maternité Les indemnités maladie ou maternité sont appréciées différemment. Les premières (en cas de maladie grave) ne sont pas imposables alors que les secondes (pour maternité) le sont !

P comme Proratisation Dans six décisions (T.A Versailles 8/12/2005, Paris 15/5/2009, Melun 15/12/2009, Montreuil 7/6/2013, Orléans 13/2/2014, Rennes 3/9/2015) ces juridictions ont estimé qu’aucune disposition ne prévoit que le montant (des salaires perçus) puisse faire l’objet d’une réduction à proportion du temps écoulé lorsque le journaliste n’a pas exercé son activité durant toute l’année d’imposition. Nous consulter en cas de maladie, chômage, ressources hors presse. droits d’auteur, ce mode de paiement étant souvent abusif.

R comme Redressements (cf snj.fr journalisme et rémunération) Les principaux contentieux qui nous sont soumis portent sur la proratisation (voir supra) Certaines fonctions prétendues < techniques > sont parfois dans le collimateur. Nous consulter sur les jurisprudences existantes.

R comme Renseignements La ligne abattement rend facultative la justification de la déduction. Sauf situation particulière (cf par ailleurs) Inscrivez, si vous le souhaitez, au bas de la page 2 ou dans l’espace dédié des télé-déclarations "Le journalisme ayant constitué en 2018 mon activité, j’ai déduit 7650 € des salaires, tirés de ma profession, au titre de
l’allocation pour frais d’emploi des journalistes.

R comme Retraite Si les pensions ne sont pas un revenu d’emploi, il en est autrement pour les compléments tirés du métier. Nous consulter.


Pour l'année prochaine:
Par une disposition introduite en décembre 2018 dans la loi de finances pour 2019, la déduction sera réservée, à compter des revenus de 2019, déclarables en 2020, aux journalistes dont le revenu brut annuel n’excédera pas 93.510 €, soit un montant de 5600 € net mensuel.


Pour toute précision: permanence fiscalité, fboissarie@snj.fr  







mardi 2 avril 2019

Le SNJ propose des offres d'emploi à ses adhérents


Premier syndicat de la profession, le SNJ vous propose un nouveau service: des offres d'emploi. Pour y avoir accès, il suffit de payer votre cotisation (voir notre page d'adhésion) et de rejoindre le groupe Facebook "SNJ offres de boulot".
Comme nous ne vivons pas dans un monde de Bisounours, nous savons qu'il est parfois difficile de faire respecter nos droits les plus élémentaires (être payé pour travailler, par exemple).
Aux Assises internationales du journalisme de Tours, en ce mois de mars, les représentants du SNJ ont participé à plusieurs ateliers et débats. Nous avons noté que Jean-Christophe Boulanger, président du Spiil (syndicat des entreprises de presse en ligne), y a été interpellé par une journaliste car l'une de ces entreprises paie ses journalistes sans les salarier (Agessa, auto-entrepreneur...). J.-C. Boulanger a invité la consoeur à lui donner le nom de l'entreprise (adhérente au Spiil) afin qu'il rappelle les règles de droit à son propriétaire. Si vous constatez des dérives dans une des entreprises du Spiil, contactez le SNJ afin que nous envoyions un courriel au président.



jeudi 14 mars 2019

Mayotte a besoin de journalistes

Table ronde aux 12e Assises internationales du journalisme, Tours. 
« A Mayotte, on est en recherche de journalistes ». Abby Saïd Adinani, directrice du magazine May’People, tient à donner du 101e département français une image plus réaliste que celle que propagent les médias mainstream. L’île de Mayotte n’est pas uniquement un lagon menacé par l’immigration clandestine. C’est aussi une région en pleine croissance économique, avec une population jeune, sans grande tradition de lecture, comme le précise Laurent Canavate, directeur de la Somapresse. Cette jeunesse se connecte beaucoup sur les réseaux sociaux, et consomme donc de l’information numérique.

Réunis pour un débat aux Assises du journalisme à Tours, plusieurs représentants des médias mahorais confirment  un déficit de professionnels de l’information. Alors que les journalistes subissent un fort taux de chômage en France métropolitaine et à La Réunion, la presse mahoraise a besoin de journalistes formés (notamment au numérique) et volontaires pour travailler dans une île où l’actualité ne ressemble à aucune autre.
Kalathoumi Abdil-Hadi, cofondatrice de 101 Mag, évoque l’  « omerta » qui empêche beaucoup d’habitants de s’exprimer sur les sujets sensibles. Notamment parce que dans une île de 256 500 habitants, tout le monde est parent avec tout le monde. Pierre Belluschi, rédacteur en chef de Kwezi TV, reconnaît le besoin de recruter des personnes qui parlent shimaoré ou shibushi. « La part locale est notre force de frappe » assure Chamsudine Ali, journaliste à Mayotte la 1ère. Mais la méconnaissance de ces langues n’empêche pas de jeunes journalistes métropolitains de travailler à Mayotte et d’apprendre progressivement les idiomes régionaux.

L’outre-mer méconnu des autres Français

A ces particularités s’ajoute le manque d’intérêt du reste de la France pour Mayotte et l’outre-mer d’une manière générale. Aby, étudiante stagiaire en 2011, est restée bloquée dans l’île plusieurs semaines en raison de la grogne sociale et de la paralysie des transports. Lorsqu’elle a enfin réussi à regagner Paris, son enseignante la questionne : « Ah bon, c’est la m… à Mayotte ? C’est bizarre, on n’a pas eu de dépêche AFP ! » Cette différence de traitement a été particulièrement critiquée lors du précédent débat « Quel récit éditorial ultramarin en métropole ? », auquel participait la Réunionnaise Memona Hintermann.

                                                                                                              Véronique Hummel
Aux 12e Assises internationales du journalisme de Tours

Les employeurs à Mayotte :
-          Mayotte Hebdo : canavate.laurent@mayottehebdo.com
-          Kwezi TV : belluschi.pierre@orange.fr, 06 39 69 91 92
 

L'exposition "Un an d'actualité à Mayotte: janvier 2018 - janvier 2019" propose de très belles photos de presse pendant ces 12e Assises du journalisme.







mercredi 27 février 2019

Adieu, Philippe, nos pensées vont vers toi

(Photo DR)

 La nouvelle a attristé l’ensemble des journalistes de La Réunion. Notre confrère Philippe Stéphant, 62 ans, a été découvert mort lundi matin. Contrairement à ses habitudes, il était absent à un rendez-vous et n’avait pas prévenu : cela ne ressemblait pas à ce journaliste connu pour sa gentillesse, son sérieux et sa courtoisie.
Philippe était aussi connu (et reconnu) pour sa grande capacité de travail, dans les différents médias où il a travaillé. Notamment à l’Echo austral, où il a œuvré pendant 10 ans, puis au Journal de l’île de La Réunion, où il avait été recruté en 2017. Premier syndicat de la profession, le SNJ exprime ici sa tristesse et adresse ses condoléances à la famille de Philippe et au JIR, qui perd un précieux collègue.

jeudi 3 janvier 2019

Photographes: la pige (légèrement) revalorisée

Autoportrait du photojournaliste Jacques Revon, 1977. (CC)
L'information vient d'être publiée au journal Officiel. Le montant minimal de la "pige" d'un journaliste photographe professionnel passe de 60 € à 61,65 €, pour une photo (ou série de photos sur le même sujet) ayant demandé au moins cinq heures de travail. Voir l'arrêté du 24 décembre 2018 et le décret du 9 mai 2017.
C'est l'occasion pour le SNJ de rappeler qu'il s'agit d'un minimum légal et non d'un maximum.
C'est aussi pour nous l'occasion de rappeler, à tous ceux qui effectuent une mission de journaliste, la nécessité de demander et obtenir leur carte de presse. Celle-ci est une obligation pour l'employeur (voir l'article 6 de notre convention collective), comme le paiement en salaires.
La carte de presse est aussi le moyen le plus simple de prouver que l'on est "journaliste professionnel". Sachez qu'en cas de contentieux devant un tribunal, certains patrons n'hésitent pas à affirmer "M. (Mme) X n'est pas journaliste, car il (elle) n'a pas sa carte de presse", dans le but d'échapper au paiement du 13e mois, ou du salaire pendant un arrêt de travail pour accident ou maladie. Cela peut arriver à tout le monde!
A La Réunion, le correspondant régional de la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels est Flavien Rosso, journaliste au Quotidien de La Réunion.

mardi 1 janvier 2019

Cotisations à la Sécurité sociale : 1 chiffre à retenir, 1 vérification à faire

Un bulletin de paie illégal (et parfaitement authentique). Avez-vous vérifié le vôtre?

Voici quelques repères pour bien commencer l’année 2019.
Si un(e) journaliste perçoit en 2019 moins de 48 124 € sur l’année, soit 3702 € brut x 13 mois, il (elle) doit réfléchir à deux fois avant d’opter pour l’abattement de 30% sur les cotisations de Sécurité sociale.

1.      Pourquoi 48 124 € brut annuels ?
a)      Parce que le plafond annuel de la Sécurité sociale, sur lequel sont calculées les cotisations sociales, est fixé pour 2019 à 40 524 €. Au-delà de cette somme, le montant des cotisations ne changera rien pour nos futures prestations (retraite, congés de maternité, arrêts de travail pour maladie ou accident…).
b)      Parce qu’à cette somme, le(la) journaliste doit ajouter 7600 € au salaire brut, au titre du plafond (à ne pas confondre avec celui de l’allocation fiscale, 7650 €). Si le (la) journaliste ne veut subir aucun préjudice pour sa retraite, il faut donc avoir au moins 48 124 € de salaire brut annuel en 2019.

2.      Que se passera-t-il si, en gagnant moins de 48 124 € par an, on accepte l’abattement de 30% ?
L’abattement faussement appelé « social » de 30% entraîne de lourds préjudices sur nos retraites futures et sur les remboursements de Sécurité sociale. Le SNJ déconseille cet abattement. A fortiori si les retraites complémentaires et le chômage y sont abusivement inclus.

3.      A quel âge faire attention ?
A tout âge. Dans les carrières traditionnelles, les 25 années les mieux payées sont souvent les dernières, il faut donc s’inquiéter 25 ans avant 62 ans, c’est-à-dire à partir de 37 ans. Mais ce modèle est de moins en moins vrai. A 30 ans, aucun journaliste ne peut savoir s’il aura encore un emploi à 50 ou 60 ans. Il est donc important de cotiser au maximum dès le départ. Il faut être particulièrement vigilant lorsqu’on débute. Ne contribuez pas à affaiblir votre retraite, le gouvernement et les patrons le font déjà assez !

4.      Vérifiez votre bulletin de paie       
Si le chiffre mentionné à la ligne « Total brut » (en haut du bulletin) n’apparaît pas systématiquement à toutes les lignes de la colonne « Base » dans la suite du bulletin, sachez que l’abattement de 30 % est probablement appliqué par l’employeur. Si vous n’avez pas explicitement donné votre accord par écrit, c’est illégal. L’employeur vous racontera que cet abattement augmente votre salaire net. C’est vrai… mais il vous prive de votre « salaire différé », c’est-à-dire de nombreuses prestations dont vous aurez besoin plus tard.

5.      Consultez la permanence « bulletin de paie-fiscalité » du SNJ en cas de difficulté.

ET BONNE ANNEE 2019 A TOUS !


PS: pour en savoir plus sur les abattements ou suppressions de cotisations sociales: https://solidaires.org/video-Augmentation-de-salaires-Attention-a-l-arnaque