lundi 24 février 2020

Exigence de transparence sur la traçabilité des informations d’Antenne Réunion



Réagissant à l’article paru sur le Tangue, le SNJ océan Indien interpelle la direction d’Antenne Réunion sur ce qui apparaît comme une forme d'exploitation. Le site satirique affirme qu’une partie des informations locales et internationales publiées par Antenne Réunion et Linfo.re seraient en fait réalisées à Madagascar par des journalistes payés aux tarifs malgaches, soit quelques euros par article.

Un média se donnant une vocation régionale est tout à fait fondé à installer des rédactions décentralisées pour que des journalistes locaux puissent traiter de sujets concernant le territoire sur lequel ils exercent. À condition bien sûr de les payer selon les lois et conventions applicables. En revanche, profiter du très bas niveau de salaire en vigueur à Madagascar et de son cadre législatif peu protecteur pour les salariés afin de produire une information hors-sol relève du cynisme tant vis-à-vis des collaborateurs malgaches que de la population réunionnaise.

Le SNJ défendra toujours l’embauche locale. Par respect pour la noble mission d’information qu’ils se sont donnée pour objet, les patrons de presse se doivent de garantir à leur rédaction les moyens de produire une information de qualité par des journalistes en phase avec le territoire qu’ils couvrent. Les desks décentralisés aseptisés et sous-payés sont à la fois la négation et le discrédit de notre métier.

Le SNJ demande donc à la direction d’Antenne Réunion de clarifier le rôle que joue sa filiale Madinter installée à Antananarivo et de jouer enfin la carte de la transparence avec les téléspectateurs et internautes réunionnais pour qu’ils connaissent la traçabilité des informations qui leur sont proposées.

mardi 18 février 2020

Journaliste maltraitée : Free Dom définitivement condamnée



C’est définitif : la Cour de cassation a confirmé la condamnation de Radio Free Dom. Souvenons-nous : la radio à la colombe, forte de sa popularité, faisait peu de cas des conditions de travail de ses journalistes. L’une de nos consoeurs a osé se rebeller et a été licenciée en janvier 2016 pour des motifs loufoques. Devant la cour d’appel de Saint-Denis, elle a obtenu en février 2018 une indemnisationglobale de 50 000 €.
Mauvaise perdante, Radio Free Dom a formé un pourvoi en cassation, espérant obtenir l’annulation de la décision de la cour d’appel. En vain. Dans une décision du 12 février 2020, les juges parisiens ont confirmé les condamnations à payer les heures supplémentaires (eh oui, ça existe aussi pour les journalistes !), le 13e mois, l’indemnité de licenciement, des dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, ainsi que 1000 € pour non-application de la convention collective des journalistes… De plus, la Cour de cassation condamne Free Dom à payer à notre consoeur la somme de 3 000 euros au titre de l’article 700 (frais de procédure).
Mieux encore ! La Cour de cassation casse partiellement la décision de la cour d’appel de Saint-Denis, lorsque celle-ci refusait de reconnaître le harcèlement moral dont notre consoeur a été victime. Ce point doit donc être rejugé par la cour d’appel de Saint-Denis autrement composée. Le SNJ reste naturellement aux côtés de notre consoeur pour faire valoir ses droits.


mardi 4 février 2020

Le SNJ 974 soutient les deux journalistes comoriennes suspendues par le gouvernement

Le SNJ 974 s'associe au collectif des journalistes aux Comores, et dénonce la suspension de la directrice de l'information et de la rédactrice en chef de la télévision nationale comorienne.
Il leur est reproché d'avoir couvert une grève des commerçants, interrogeant des opposants à la politique du président Azali, soit de faire leur travail de journalistes.

Nous publions ci-dessous le communiqué du collectif des journalistes aux Comores, et leur assurons notre indéfectible soutien.




Suspensions abusives à l’ORTC

Par une note administrative du 30 janvier 2020, le Ministre de l’information a suspendu la directrice de l’information, Binti Mhadjou et la rédactrice en chef de la télévision nationale Moinadjoumoi Papa Ali, Khair Elif Manane.

En cause, la couverture de la grève de 3 jours des commerçants. Des membres du gouvernement n’auraient pas apprécié le travail journalistique accompli. La question a été même discutée en Conseil des ministres, en divers.
Nous, collectif des journalistes aux Comores dénonçons cette décision inique,  arbitraire et inacceptable. Un acte qui trahit l’incurie des autorités politiques à vouloir contrôler les lignes éditoriales des organes de presse, tant publics que privés. Et une intrusion  irrespectueuse du cadre organique des établissements publics et du coup contrevenant au mode de fonctionnement et aux politiques définies en interne.

Nous, collectif des journalistes aux Comores, nous insurgeons contre cette volonté manifeste de briser l’élan d’ouverture vers l’expression de la diversité des opinions à la télévision nationale, initiée par la nouvelle direction et incarnée par nos consœurs suspendues abusivement.
Ces sanctions fondées sur le crime de lèse majesté doivent faire partie du passé et laisser place à un monde, dans lequel,  la confrontation d’ idées, le pluralisme d’opinions et le respect de la déontologie servent d’unique guide aux responsables des médias.

Tout autre pratique traduit une entrave à la liberté d’informer, de s’exprimer et au pluralisme d’opinions inhérent à toute démocratie qui se respecte.
Par conséquent, le collectif apporte son soutien indéfectible aux consœurs et exhorte le Ministre de l’information à suspendre sa note administrative.

Le collectif des journalistes aux Comores.

Fait à Moroni, le 02/02/2020

samedi 1 février 2020

Pétition : Le SNJ 974 au marché du Chaudron dimanche 2 février

Le SNJ 974 sera présent sur le marché du Chaudron ce dimanche 2 février, de 9h à 11h, dans le cadre de sa pétition "L'indépendance n'a pas de prix".
Les membres du SNJ 974 souhaitent interpeller la population quant son droit constitutionnel à une information libre et indépendante, mis à mal par les tentatives d'élus ou d'annonceurs de plus en plus nombreuses d'influer sur le contenu des articles et reportages. Ce faisant, ils profitent cyniquement des difficultés économiques traversées par la presse locale.
Le SNJ appelle les élus (maires, présidents de collectivités et parlementaires) et les candidats aux municipales à affirmer par leur signature leur attachement à la liberté et à l'indépendance de la presse.

SNJ 974