dimanche 25 juin 2017

Journalistes de l'audiovisuel: tous en formation!


Journalistes, mensualisés ou pigistes et CDD, c’est le moment de demander une formation à votre employeur ou à l'Afdas ! Que vous souhaitiez évaluer ou améliorer vos compétences, développer votre employabilité ou mettre en œuvre une reconversion, n'attendez plus. L'Afdas (organisme paritaire qui collecte et redistribue les fonds de la formation dans les médias) constate une demande de formations en deçà des possibilités financières. Vos représentantes SNJ au Conseil paritaire de gestion « audiovisuel » à l’Afdas ont donc demandé d'augmenter les plafonds de financement pour les entreprises de l’audiovisuel.
         Selon les statistiques présentées le 15 juin au Conseil, 3 387 000 euros restent disponibles pour les entreprises de l’audiovisuel et leurs salariés d’ici fin 2017 pour des périodes de professionnalisation (formations qualifiantes sur 70 h minimum). L’Afdas peut même rembourser le salaire à hauteur de 13 euros de l’heure aux entreprises de moins de 11 salariés (plus de 5000 dans l’audiovisuel).  La demande de CPF (Compte personnel de formation, ex-DIF voir www.moncompteformation.gouv.fr), en augmentation, reste modeste. Le CPF, utilisable depuis peu pour le permis de conduire, sert majoritairement pour des cours de langues.
         On ne sait pas combien de journalistes ont demandé un CIF mais seuls 18 en ont bénéficié en 2016 (dont seulement quatre journalistes de France TV, contre 10 en 2015). Le CIF permet pourtant des formations longues, éventuellement en reconversion professionnelle.
         Ne pas oublier la nouvelle possibilités de CEP (Conseil en évolution professionnelle) et les dispositifs traditionnels de bilans de compétences (en CIF ou sur le CPF), VAE (valorisation des acquis de l’expérience) ou tout stage sur le plan de formation de l’entreprise, à la demande du salarié ou de l’employeur...
         Les journalistes peuvent s’inscrire aux stages de l’Afdas en management, efficacité professionnelle, gestion de projet, numérique, bureautique, PAO, langues étrangères, sécurité. Et, dès la rentrée de septembre 2017, ils pourront suivre des formations parmi celles sélectionnées par la commission paritaire "journalistes pigistes de presse" avec des tarifs négociés par l’Afdas. Le conseil de gestion de l’audiovisuel a choisi quatre des cinq domaines jugés prioritaires par la commission : data journalisme, écriture journalistique, outils de gestion des données, sécurité des personnes et des sources (voir  Afdas, offre clé en main pigistes).
          Alors rendez-vous sur le site de l'Afdas pour vous informer sur vos droits et sur l’offre de formation. Prenez rendez vous avec les permanents de l’Afdas pour être conseillé. Contact à La Réunion: 026292 10 43.

lundi 12 juin 2017

La presse n'est pas la marionnette de la Région !

L'article qui a fâché la Région.

Didier Robert supporte de plus en plus mal la critique. La Région Réunion qu'il préside vient en effet de livrer en pâture, par un communiqué public et diffamant, le nom d'un journaliste (*). Accusé de « désinformer » la population, celui-ci ne faisait rien d'autre que son travail : informer les citoyens en demandant des explications sur les dépassements de coût du chantier de la Nouvelle Route du Littoral. Ce n'est hélas qu'un exemple parmi d'autres.

Aujourd'hui, les agissements de la Région Réunion dépassent les limites habituelles des pressions qu'exercent les annonceurs et les hommes de pouvoir sur les médias. Ecrire sur le dossier de la NRL, autrement qu'à travers le prisme de la communication régionale, a valu à plusieurs journalistes d'être menacés de procès en diffamation ou de recevoir des intimidations téléphoniques. Avant même de répondre aux questions du journaliste, le cabinet de la Région contacte ses patrons pour s'émouvoir d'enquêtes prétendument à charge. Et ces agissements ne se limitent pas aux sujets sur le chantier de la NRL. « Touche pas à ma Région Réunion » pourrait devenir le nouveau slogan de la collectivité.

Dans la même logique, la Région a mis en place une stratégie médiatique qui insulte les règles déontologiques de la profession. Le SNJ est bien placé pour savoir que la Région soutient financièrement plusieurs médias, et comment. Cet argent public est officiellement utilisé pour un noble objectif : soutenir la liberté de la presse, indispensable dans une démocratie. En réalité, la fragilisation financière de la presse est une aubaine pour la Région, qui se paie ainsi des « voix de son maître »… avec notre argent à tous !

Le Syndicat national des journalistes, premier syndicat de la profession, dénonce toutes ces pressions, ainsi que l'énergie et la dépense d'argent public qu'emploie Didier Robert pour entraver la liberté de la presse. De plus, le SNJ déplore que certains médias prêtent le flanc à ses pressions et brident, au sein de leur rédaction, les journalistes désireux de faire leur travail. D’une manière plus générale, le SNJ  est favorable à la remise à plat de toutes les aides à la presse, afin qu’elles répondent enfin à leur objectif initial : garantir le pluralisme et la qualité de l’information.
Le SNJ conteste également une autre pratique de la Région : sélectionner les médias qu’elle invite à ses conférences de presse, ce qui est une véritable atteinte au pluralisme de la presse et à la liberté d’expression.
Non, Monsieur le président de Région, la presse n'est pas une marionnette !
  
(*) Communiqué de la Région du vendredi 2 juin : « La Nouvelle Route du Littoral faisant une nouvelle fois l’objet d’articles aux contenus erronés cf journal Le Quotidien (…), la collectivité tient à apporter des informations factuelles (…). La période électorale étant traditionnellement lié (sic) à la recherche de scoop, elle ne peut néanmoins autoriser toute tentative de désinformation impactant le sérieux et l’image de la collectivité, de ses agents, de ses élus. A ce titre, la collectivité a décidé de porter plainte contre les organes de presse concernés. »