L'article qui a fâché la Région. |
Didier Robert supporte de plus en
plus mal la critique. La Région Réunion qu'il préside vient en effet de livrer
en pâture, par un communiqué public et diffamant, le nom d'un journaliste (*).
Accusé de « désinformer » la population, celui-ci ne faisait rien
d'autre que son travail : informer les citoyens en demandant des
explications sur les dépassements de coût du chantier de la Nouvelle Route du
Littoral. Ce n'est hélas qu'un exemple parmi d'autres.
Aujourd'hui, les agissements de la
Région Réunion dépassent les limites habituelles des pressions qu'exercent les
annonceurs et les hommes de pouvoir sur les médias. Ecrire sur le dossier de la
NRL, autrement qu'à travers le prisme de la communication régionale, a valu à
plusieurs journalistes d'être menacés de procès en diffamation ou de recevoir
des intimidations téléphoniques. Avant même de répondre aux questions du
journaliste, le cabinet de la Région contacte ses patrons pour s'émouvoir
d'enquêtes prétendument à charge. Et ces agissements ne se limitent pas aux
sujets sur le chantier de la NRL. « Touche pas à ma Région Réunion »
pourrait devenir le nouveau slogan de la collectivité.
Dans la même logique, la Région a mis
en place une stratégie médiatique qui insulte les règles déontologiques de la
profession. Le SNJ est bien placé pour savoir que la Région soutient
financièrement plusieurs médias, et comment. Cet argent public est
officiellement utilisé pour un noble objectif : soutenir la liberté de la
presse, indispensable dans une démocratie. En réalité, la fragilisation
financière de la presse est une aubaine pour la Région, qui se paie ainsi des
« voix de son maître »… avec notre argent à tous !
Le Syndicat national des journalistes, premier
syndicat de la profession, dénonce toutes ces pressions, ainsi que l'énergie et
la dépense d'argent public qu'emploie Didier Robert pour entraver la liberté de
la presse. De plus, le SNJ déplore que certains médias prêtent le flanc à ses
pressions et brident, au sein de leur rédaction, les journalistes désireux de
faire leur travail. D’une manière plus générale, le SNJ est favorable à la remise à plat de
toutes les aides à la presse, afin qu’elles répondent enfin à leur
objectif initial : garantir le pluralisme et la qualité de l’information.
Le SNJ
conteste également une autre pratique de la Région : sélectionner les médias qu’elle invite à ses conférences de presse,
ce qui est une véritable atteinte au pluralisme de la presse et à la liberté
d’expression.
Non, Monsieur le président de Région,
la presse n'est pas une marionnette !
(*) Communiqué de la
Région du vendredi 2 juin : « La Nouvelle Route du
Littoral faisant une nouvelle fois l’objet d’articles aux contenus erronés cf
journal Le Quotidien (…), la collectivité tient à apporter des informations
factuelles (…). La période électorale étant traditionnellement lié (sic) à la
recherche de scoop, elle ne peut néanmoins autoriser toute tentative de
désinformation impactant le sérieux et l’image de la collectivité, de ses agents,
de ses élus. A ce titre, la collectivité a décidé de porter plainte contre
les organes de presse concernés. »
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