vendredi 16 octobre 2020

Le SNJ demande à la préfecture que les journalistes aient accès à l'enclos du volcan lors d'éruptions


 Si le volcan avait "pété", les images de l’éruption auraient sans doute inondé les écrans et les pages des journaux. Mais peu de lecteurs savent que depuis plusieurs années, on leur vend le plus souvent une information "officielle", en grande partie alimentée par les bulletins et les images des scientifiques voire celle des services de secours qui sont les seuls habilités officiellement à approcher les sites éruptifs autrement que par voie aérienne. Ou alors il s’agit de photos "volées" car, depuis 2017, les journalistes se sont vu signifier une interdiction d’accès aux éruptions, comme l’ensemble de la population, ce qui est aussi discutable. Or, le Dispositif Orsec Piton de la Fournaise publié par la préfecture en 2014, toujours en vigueur, prévoit  des "autorisations nominatives, délivrées au cas par cas".  

Les seules images que les médias sont désormais en droit de réaliser eux-mêmes sont donc des images aériennes, à un coût exorbitant au regard de la crise qu’ils subissent. L’interdiction d’accès aux sites éruptifs, érigée en doctrine sans raison objective et sans explication, remet gravement en question le rôle de la presse, contrainte de rendre compte de l’activité éruptive par procuration. Il faudrait alors se satisfaire des observations des "sources autorisées"
. Ce n’est pas la conception du SNJ qui défend le reportage libre et responsable. 

Le SNJ - Océan Indien déplore cette tendance de plus en plus lourde des services de l’Etat qui consiste à "parquer" les journalistes comme on le constate lors des visites ministérielles ou présidentielles. Faut-il rappeler que la liberté d’informer est un droit constitutionnel que l'Etat n’est pas censé entraver. 

Le SNJ demande donc à la préfecture de La Réunion de rétablir le dispositif antérieur de délivrance d’autorisation d’accès à l’enclos du volcan aux journalistes.

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